Le hit parade de boboland à la Bastille
Je me suis amusé – exercice au fond assez
masochiste – à ré-écouter les propos de nos « peoples » réunis pour faire la fête dimanche soir à la Bastille. Miracle d’Internet, on retrouve tout ou presque des paroles inoubliables
prononcées ce soir-là par nos stars de gauche – dont certaines sur le retour, au point qu’on se dit, méchamment bien sûr, que l’occasion était trop belle pour elles de s’offrir à peu de frais une
scène et un come back… Mais assez de médisance et revenons à leurs propos.
Je vous avoue que
j’hésite : à qui attribuer la première place de ce hit parade de l’emphase, de la flagornerie et, disons-le, de la bêtise. Mais quand même, Clémentine Célarié est en pole position.
Surexcitée, quasiment en transe, à deux doigts d’un orgasme politico-émotionnel, elle a hurlé, virevoltant : « On est enfin libres ! Je me sens libre ! » Et on la
comprend, après des années de goulag, retranchée dans son boboland, notre comédienne a enfin pu respirer, revivre quoi !
Josiane Balasko, plus politique,
nous explique que « de nouveau, le drapeau tricolore signifie quelque chose ». Emboitant le pas d’Harlem Désir – vous vous souvenez, notre pote de SOS Racisme aujourd’hui plus
guindé que plus le gris des apparatchiks – qui ose un « avec François Hollande, la République revient ». Vous me direz qu’après Jack Lang qui expliquait que le 10 mai 1981 était un jour
historique où « la France est passée de l’ombre à la lumière », on joue forcément petit bras.
Il y a aussi les vrais intellectuels, le lourd si j’ose dire,
comme Dan Franck, le confident de la famille DSK, qui évoque le bilan exécrable du président vaincu, soulignant le « désastre culturel » de son quinquennat. Lui dont, à ne pas douter, la
production marquera de son empreinte le début de ce siècle. On passera sur le retour des momies, renouant avec leur jeunesse, revivant « un flashback de 1981 » comme l’a dit,
l’œil humide, Guy Bedos, ou l’a susurré le très prolétarien Pierre Bergé, affublé d’un feutre mitterrandien.
Vint la faute de goût : le chouchou des Français, l’abonné au top 1 des personnalités, l’un des clients préférés du fisc, Yannick Noah. Enfin, nous a-t-il expliqué, il est « content d’être Français ».
Il ne lui reste plus, pour se faire pardonner son exil en
Suisse, qu’à nous écrire un hymne à la manière d’Herbert Avraham Haggiag Pagani, dit Herbert Pagani.
Ingrats, vous l’avez oublié j’en suis sûr !
C’est pourtant lui, en 1977, qui n’avait pas hésité à écrire d’éternelles paroles pour le Parti Socialiste, sur une musique de Míkis Theodorákis.
Allez, je vous rafraîchis la mémoire :
France socialiste
Puisque tu existes
Tout devient possible ici et maintenant !
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