"La Révolution française a fait plus de morts en un mois au nom de l’athéisme que l’Inquisition au nom de Dieu pendant tout le Moyen-Âge et dans toute l’Europe"
Cette citation est d'un historien sérieux : Pierre Chaunu. On la retrouve dans le quatrième numéro hors-série de L'Homme Nouveau sur quelques mythes de l'histoire antichrétienne, dont l'Inquisition. Un extrait de cet article documenté est ici. Il permettra de répondre à ceux qui croient encore aux fariboles colportées par de mauvaises séries télévisées, financées par nos impôts.
Extrait :
"La création de l’Inquisition au XIIIe siècle marque de réels progrès en matière de justice.
D’abord en confiant à un tribunal, c’est-à-dire une institution de justice, des hérétiques dont l’impopularité était telle qu’ils étaient l’objet de la violence aveugle des foules ou des autorités politiques : ils étaient ainsi soustraits au lynchage.
Ensuite cette institution de justice, même si elle n’offre pas aux prévenus toutes les garanties de nos procédures modernes et démocratiques, comporte bien des éléments originaux qui la diffèrent des justices ordinaires de l’époque : l’instruction est inquisitoire et secrète (recherche par voie d’enquêtes et de questionnements). Le tribunal de l’Inquisition cherche avant tout à établir la vérité au nom de l’intérêt de la société (comme le ministère public). Il s’écarte de la procédure accusatoire du droit romain où le juge arbitrait les litiges entre deux parties argumentant chacune en sa faveur. De plus le dénonciateur calomnieux subit la peine encourue par celui qu’il a dénoncé. Pour l’historien Bartolomé Bennassar, « l’Inquisition, par ses méthodes d’investigation et le fonctionnement de son tribunal, a contribué à inventer les règles d’une procédure nouvelle », débouchant à terme sur le système juridique contemporain, à cette nuance près que l’accusé y était présumé coupable.
Les enquêtes scrupuleuses offrent cependant des garanties aux prévenus. L’accusé peut réfuter les accusations de l’inquisiteur et récuser certains témoins. Il peut aussi produire des documents ou exposer des faits tendant à prouver l’inanité des charges portées contre lui.
Enfin cette institution est confiée à des professionnels dotés de manuels très codifiés et soucieux du droit. En 1246, le concile régional de Narbonne demande que la condamnation soit portée exclusivement après un aveu formel, ou au vu de preuves irréfutables. Mieux vaut, estime l’assemblée, relâcher un coupable que condamner un innocent. Pour obtenir cet aveu, la contrainte peut être utilisée : soit par la prolongation de l’emprisonnement, soit par la privation de nourriture, soit enfin par la torture. Le recours à la torture est rare et contesté. Longtemps l’Église y a été hostile. En 866, le pape Nicolas Ier déclare que ce moyen « n’était admis ni par les lois humaines ni par les lois divines, car l’aveu doit être spontané ». [...]"
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