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Le blog politique de Thomas JOLY

Entretien avec Benjamin Marraud dans Rivarol

3 Novembre 2011, 09:33am

Publié par Thomas Joly

Rivarol-04-11-11.jpgRivarol publie un entretien, dans son édition du 04/11/11, avec le meneur de la première action contre le théâtre de la Ville : Benjamin Marraud est le responsable parisien du Renouveau français. Il a participé avec une dizaine d’autres à l’opération de protestation au Théâtre de la Ville. Il nous en dit plus sur les motifs et les circonstances de cette action condamnée sans surprise par la « conférence des évêques de France ».


RIVAROL : Pourquoi avoir interrompu la représentation d’une pièce au Théâtre de la Ville ? De quoi s’agissait-il dans ce spectacle ?

Benjamin MARRAUD : La pièce de théâtre scato-blasphematoire de Roméo Castellucci Sur le concept du visage du fils de Dieu représente un vieillard déféquant sur scène et son fils en train de le nettoyer. Notons que la scène se déroule sous le regard bienveillant du Christ, en toile de fond. La pièce se termine par l’arrivée de plusieurs enfants caillassant le portrait de Jésus. La phrase « tu n’es pas mon berger » ainsi qu’une coulée noire (faisant référence aux excréments du vieillard) apparaissent alors sur le visage du Christ. Précisons tout de même que lorsque le vieillard défèque, nous avons droit aux odeurs artificielles dans tout le théâtre.

D’un point de vue purement naturel, la pièce nous paraissait déjà contestable. En effet, quel intérêt peut-on avoir à regarder et à sentir un vieillard agir de la sorte ?

De manière surnaturelle, la représentation du Christ avec la fin qu’on lui connaît était ouvertement blasphématoire. Il était donc de notre devoir d’agir.

 

R. : Comment les choses se sont-elles passées? Comment avez-vous procédé? Combien étiez-vous? Quels mouvements ont participé à cette action? Qui a appelé la police pour vous déloger? L’action des forces de l’ordre a-t-elle été brutale comme on l’a dit?

castellucci-piece.jpgB. M. : Nous avons donc décidé de nous inviter à la première représentation qui avait lieu au théâtre de la Ville, le jeudi 20 octobre. A l’intérieur du théâtre, une banderole, quelques slogans et une bonne dose de courage pour monter sur scène et interrompre la représentation. Face à nous 400 bobos dégénérés nous insultant, nous demandant même de nous mettre « A poils » (on appréciera le niveau intellectuel) et réclamant l’intervention de la police pour respecter la liberté d’expression. La liberté d’expression à géométrie variable ne s’appliquant évidemment que lorsqu’ils l’autorisent. Au bout de presque 30 minutes, le rideau se ferme, les forces de l’ordre arrivent et viennent nous déloger alors que nous étions à genoux en train de réciter des «je vous salue Marie». A aucun moment, nous n’avons fait usage de la violence. Cette action a été menée par une dizaine de militants du Renouveau français dont je suis le responsable parisien.

Les jours suivants, d’autres personnes ont recommencé à interrompre la pièce avec plus ou moins de réussite.

 

R. : Vous êtes resté 24 heures en garde à vue. Pouvez-vous raconter cette journée? Le directeur du théâtre et la mairie de Paris ont porté plainte. Que risquez-vous?

B. M. : Suite à notre action, nous avons fait 24h de garde à vue pour attroupement et violences volontaires en réunion sur agents de sécurité. Nous étions 2 par cellule, ce qui permet de garder le moral. Interrogatoire, visite médicale, appel téléphonique à un proche. Nos droits n’ont pas été bafoués même si nous avions devant nous des officiers de police judiciaire dont les rires et les moqueries traduisaient le formatage républicain et antichrétien.

A l’issue de la garde à vue, les vigiles n’ont définitivement pas porté plainte contre nous, n’ayant évidemment aucune trace de coup ou de blessure.

En revanche, la mairie de Paris et le théâtre de la Ville ont porté plainte pour outrage a la liberté artistique. Nous attendons à présent la date du procès. Le risque serait que nous soyons condamnés à une lourde amende à titre d’exemple.

 

soutienauxmilitants.com.jpgR.: Comment soutenir votre action et vous aider concrètement?

B. M. : Pour aider les militants qui ont fermement décidé d’interrompre la pièce de théâtre, une association existe. Le Comité de Soutien aux Victimes de la Répression (CSVR) a été créé dans ce sens et dispose d’un site internet soutienauxmilitants.com. Il est possible de faire un don dès maintenant afin d’anticiper les différents frais de justice. On peut aussi nous contacter grâce au site renouveaufrancais.com.

 

R. : D’aucuns disent que ces actions ne servent à rien, qu’elles sont condamnées à l’échec, qu’elles donnent une mauvaise image des catholiques qui cherchent inutilement des coups et qu’en plus elles assurent une publicité à des œuvres blasphématoires qu’il vaudrait mieux ignorer et traiter par le mépris d’autant qu’on ne peut matériellement protester contre tous les spectacles, propos et publicités blasphématoires, impies ou pornographiques de notre société laïque et apostate. Que pensez-vous de ce raisonnement et que répondre aux personnes qui le tiennent ?

B. M. : Les personnes qui ont ce type de raisonnement se situent aux antipodes de ce que nous pensons au Renouveau français. Il est justement de notre devoir de nationaliste de défendre la chrétienté, colonne vertébrale de notre civilisation européenne. Nous ne devons pas nous taire, nous ne devons pas continuer à accepter l’inacceptable comme c’est le cas depuis tant d’années. Aujourd’hui, le pseudo-art grassement subventionné au service de la christianophobie, le mépris de la religion catholique ou même le vandalisme des églises ou des cimetières n’inquiètent pas nos élus. La plupart des moyens légaux ne suffisent plus, la preuve avec la pétition au mois d’avril lancée par l’institut Civitas pour l’interdiction du «Piss Christ» à Avignon. 90000 signataires mais aucune réaction. Inutile de préciser qu’il en aurait été différemment s’il s’agissait de la religion juive ou musulmane. Pour l’une, tous les élus auraient réagi. Pour l’autre, tous les pratiquants auraient réagi. Nous n’avons pas à être la dernière roue du carrosse sur notre sol, dans notre pays.

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