Un sous-Nutella algérien : les médias en transe
Les Français en raffolent. Ou, du moins, certains d’entre eux. Depuis l’été dernier, la pâte à tartiner algérienne El Mordjene fait fureur dans les quartiers à forte population d’origine immigrée. Il a suffi que quelques créateurs de contenus sur TikTok postent des vidéos de dégustation pour faire décoller les ventes. La précieuse denrée est désormais en rupture de stock un peu partout dans le pays, victime de son succès.
Un vif intérêt journalistique
Le produit est cher (8,50 euros le pot de 700 g), sa composition comparable à d'autres pâtes à tartiner (plus de 50 % de sucre, présence élevée d'acides gras saturés), son goût tout sauf original (très inspiré du Kinder Bueno™), mais la demande est là. Tout comme l’intérêt des médias. Impossible d’être passé à côté de la fameuse pâte à tartiner maghrébine. Elle est sur toutes les antennes, ou presque. Afin de mieux comprendre le phénomène, Le Parisien s’est rendu dans un magasin du Val-de-Marne où les gourmands affluent, prêts à parcourir de longs kilomètres afin de s’approvisionner. « Depuis juin, le téléphone sonne tous les jours. 99 % des appels, c’est pour ça », explique un employé du magasin. Les clients confirment au micro du journaliste : « J’ai fini le travail et j’ai parti direct pour prendre deux pots pour mes enfants », déclare Samir.
Ces gens qui se plaignent du pouvoir d'achat mais qui font parfois 1heure de route pour acheter une pâte à tartiné Algérienne à 8,50€ le pot
— Réalité Actuelle (@ReaActuelle) September 8, 2024
Du boycott de produits pour placer les siens et le tout sponsorisé par le Parisien pic.twitter.com/EnNVTbxble
La mixture, élue produit de l’année par les consommateurs algériens en 2022, 2023 et 2024, a également été mise à l’honneur sur RMC et BFM TV. « Hmmm c’est super bon ! », pouvait-on entendre à l’antenne de la chaîne info, mardi matin. La publicité pour la malbouffe est-elle désormais autorisée sous prétexte qu’elle vient de l’étranger ?
L’habituelle promotion des cultures étrangères
Les Algériens eux-mêmes n’en croient pas leurs yeux. Certains évoquent, sur les réseaux sociaux, cette folle promotion et s’en félicitent. « Je sais pas si vous vous rendez compte du soft power qu’on est en train de faire, en ce moment ? Une marque algérienne avec le logo d’une femme en tenue traditionnelle algérienne en pleine matinale de la chaîne de news #1 en France… »
Je sais pas si vous vous rendez compte du soft power qu’on est entrain de faire en ce moment ? 🇩🇿
— iyasoony (@iyasoony) September 10, 2024
Une marque Algérienne avec un logo d’une femme en tenue traditionnelle algérienne en pleine matinale de la chaine de news #1 en France… pic.twitter.com/8UcV2t3jNv
La symbolique est forte, en effet. Sur l’emballage du produit figure une femme portant « el haik », un vêtement « qui était très important pendant la guerre de libération de l’Algérie », nous dit-on. Nos médias feraient donc indirectement la promotion d’un mouvement « de libération » qui a causé la mort d’innombrables Français ? Et pourquoi pas envoyer un de nos ministres fleurir la tombe des soldats du FLN, tant qu’on y est ? Ah non… ça, c’est déjà fait.
Cet épisode n’a hélas rien de nouveau. Il s’inscrit dans un grand mouvement de mise en avant des mœurs et coutumes des populations immigrées. Plutôt que de faciliter leur intégration, on les enferme dans leurs cultures d’origine, on célèbre leurs spécificités et on invite la population générale à s’y assimiler. Il y avait le rap, le « street wear », le « street art », le voile, le halal, la langue arabe, le français « affriqué »… il y a désormais, aussi, la pâte à tartiner.
Jean Kast
Source : http://bvoltaire.fr
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