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Le blog politique de Thomas JOLY

Quand l’État célébrait les mamans dignement

26 Mai 2024, 18:24pm

Publié par Thomas Joly

« Que la mère de famille soit honorée comme elle doit l'être, qu'elle se sente entourée du pieux respect et de la déférente sollicitude de ses concitoyens […] que l'importance et la grandeur de son rôle social apparaissent aux yeux de tous », déclarait, dans ce langage délicieusement suranné, Jules-Louis Breton, ministre de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance sociales, au Président Paul Deschanel. Le bienveillant ministre ne parlait pas encore de « réarmement démographique » mais valorisait la maternité, soulignant « l'importance et la grandeur de son rôle social », et appelant la mère de famille à « accepter noblement, avec une légitime fierté comme faisant partie de son patrimoine d'épouse, les épreuves, les souffrances, les dangers même, qui sont inséparables de l'enfantement ».

Tandis qu’en 1920, la République pouvait librement « témoigner d'une manière éclatante de sa gratitude et de son respect envers celles qui contribuent le plus largement à maintenir par leur descendance le génie et la civilisation, l'influence et le rayonnement de la France », cent ans plus tard, qu'en reste-t-il ? Ce décret pour la création de la Médaille de la famille française semble devenu totalement inaudible dans notre société hypersensibilisée aux luttes intersectionnelles. Un ministre pourrait-il encore exiger « une saine éducation morale » sans subir les foudres de la bien-pensance ?

De la famille française aux différentes formes de parentalité

À l’évidence non puisque, évolutions sociétales obligent, cette valeureuse distinction a connu différents changements de nom et critères d’attribution. De « Médaille de la famille française », elle est devenue « Médaille de la famille » en 2013 sous le gouvernement Ayrault puis, en 2022 (gouvernement Castex), la « Médaille de l'enfance et des familles ». Et si, lors de sa création, cette médaille ne récompensait que les mères de famille et était remise généralement à la fête des mères, le décret de 2022 a voulu « tenir compte des différentes formes de parentalité et du rôle des bénévoles et professionnels intervenant auprès des familles et assurant l'accueil du jeune enfant et la protection de l'enfance ».

Aussi éloquent, le dessin sur la médaille a également suivi les modes de notre temps. La médaille originelle représentait naturellement une mère portant son enfant et, au revers, l’inscription « La Patrie reconnaissante ». En 1985, sous François Mitterrand, la mère est remplacée par un groupe familial entouré de branches de laurier. La mention « Patrie reconnaissante », sans doute trop connotée, a disparu au profit de la moins charnelle « République française ». Et comme on n’arrête pas le progrès, en 2022, exit la famille, deux paumes de main entourées de motifs végétaux et enserrant, en gigogne, deux autres paires de paumes de main feront l’affaire pour mieux illustrer ces « différentes formes de parentalité ».

L’évolution de cette distinction honorifique illustre bien le regard porté par la société sur la maternité et les ravageuses politiques familiales menées par nos gouvernements successifs. À force de mépriser et malmener les familles, le désastre démographique s'avérerait inéluctable, avec ce 22e mois consécutif de baisse de la natalité que nous connaissons.

Pour pallier cette catastrophe démographique, Emmanuel Macron demande le « réarmement » tout en constitutionnalisant le droit à l’avortement... Tandis que la natalité en berne dans nos vieux pays d’Europe est compensée par une répartition des migrants, que certains instillent dans les esprits que le choix du genre repose sur un ressenti et qu’un homme peut être « enceint », qu’un marché prospère pour vendre et acheter son bébé à l’étranger, que d’autres ont déjà remplacé la fête des mères par celle, plus inclusive, des « gens qu’on aime », il y a urgence.

Urgence à renouer avec la réalité, à dénoncer les ravages du féminisme et la haine de la maternité et, in fine, à célébrer celles qui, chaque jour et par amour, courent, se dévouent, voire se sacrifient, pour nourrir, soigner, éduquer et faire grandir son ou ses enfants pour le bien commun de la société. Au risque du politiquement incorrect, soyons subversifs et osons souhaiter une bonne fête à toutes les mamans ! Pour que l'on puisse encore longtemps proclamer « Vive la France ! »

Iris Bridier

Source : http://bvoltaire.fr

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