Refus du référendum sur l’immigration : les sages, héros Marvel de la défaite
Ils sont neuf. C'est tout. Six hommes, trois femmes, pas précisément dans la force de l'âge, oubliés de tous, certains, jadis, ayant eu affaire avec la Justice. Neuf seulement, qui semblent traîner leur ennui avec une élégance toute laïque et républicaine, dans les couloirs de la très chic rue Montpensier qui fait partie de ce petit Paris-théâtre que les Japonais aiment photographier avant de se faire détrousser sur l’A1. Neuf vieilles gloires du service public, c'est tout. Et pourtant, leur pouvoir est incommensurable.
Sous la houlette de Laurent Fabius, le rôle de ces braves gens est de dire ce que la Constitution de 1958 permet ou ne permet pas. Ils valident également les comptes de campagne des candidats. Et puis, surtout, comme c'est le cas dans l'affaire qui nous intéresse, le Conseil constitutionnel peut être saisi par des partis politiques, qui demandent un référendum. Une fois le projet validé par le Conseil constitutionnel, il faut que 10 % du corps électoral soutienne ce projet, et hop ! on demande son avis au peuple. Ça semble trop beau pour être vrai ? Vous avez raison. Ça l'est.
Demander l'avis du peuple, vous n'y songez pas ?
Parce qu'ils cherchent désespérément à exister, Les Républicains ont tenté de demander un référendum sur l'immigration. Plus de la moitié des Français le veulent, comme un sondage révélé par CNews le révélait, cette semaine. C'était aussi une manière de relancer le débat, après l'étouffement par strangulation de la loi Immigration, que la Macronie elle-même avait proposée avant de la faire détricoter (le fameux en même temps).
Mais parce que la reine et le roi ne le veulent pas, le Conseil constitutionnel a évidemment refusé ce crime de lèse-dictature. Demander son avis au peuple, non mais, et puis quoi, encore ! En 2005, en 2017, en 2022, il en a fait, des conneries, le peuple ! Obligé de lui taper sur les doigts à chaque fois, soit avec des traités scélérats, soit avec des déplacements à Oradour (histoire de montrer que voter Marine, c'est être un SS). Cette fois, on a sorti de la naphtaline les Power Rangers de la censure, les Télétubbies du politiquement correct, les héros Marvel de la défaite. Les neuf sages sont là pour ça. Ils ont déclaré le projet de référendum irrecevable. Dormez, bonnes gens.
Le jour où la France s'éveillera
Seulement, il y a un problème, un problème qu'il va devenir de plus en plus difficile de mettre sous le tapis : le peuple en a marre. Tous les jours, ou presque, des Français qui n'ont rien demandé sont agressés au couteau. Tous les jours, on force les gens à avaler leur pilules de Padamalgam™, mais il faut forcer la dose, car le lien entre délinquance et immigration crève vraiment les yeux. Alors, on censure le peuple.
Mais qu'on y prenne garde : le peuple français, depuis des décennies, est super sympa. On peut l'écraser d'impôts, le faire casquer pour les migrants, violer ses filles, planter ses fils, y a pas de souci, excellente continuation d'appétit. Historiquement, toutefois, les colères du peuple français, imprévisibles, volcaniques, ressemblent à de petites apocalypses. Le Français est comparable à un brave type que tout le monde méprise, brime, trompe, dont on se moque… et qui, un matin, après avoir mis dehors sa femme odieuse et adultère, casse la figure de son patron, met le feu à sa bagnole et part, libre. Ce jour-là, Fabius et son orchestre seront peut-être déjà morts dans leur lit. Mais cette colère, sourde, affleure de plus en plus.
Arnaud Florac
Source : http://bvoltaire.fr
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