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Le blog politique de Thomas JOLY

Le Hezbollah lâche le Hamas en plein vol

7 Novembre 2023, 07:46am

Publié par Thomas Joly

Le Hamas va pouvoir méditer sur la fiabilité de la rhétorique- qu’il promeut également- à l’honneur chez les mollahs de Téhéran et le barbu de Beyrouth depuis des décennies. Après avoir pris la précaution de vilipender l’impérialisme et le sionisme de « l’ennemi » diabolique du genre humain et de réitérer sa fidélité éternelle à la Cause sacrée palestinienne, Hassan Nasrallah s’est empressé d’envoyer des messages subliminaux aux US et à Tel Aviv en les assurant de la volonté de l’Iran et de sa milice de ne pas s’impliquer davantage dans le conflit de Gaza.

En d’autre terme, le Hamas n’a plus qu’à se débrouiller et les gazaouis à en crever. Quant aux libanais, ils sont un otage de plus dans la main du pseudo axe de la résistance. C’est avec une arrogance sans pareil que monsieur Nasrallah, index vengeur brandi sous le nez des caméras depuis son bunker souterrain, s’est exprimé au nom du Liban et d’une population qui ne l’ont à aucun moment mandaté pour ce faire. Ainsi, après avoir très largement contribué à l’effondrement du pays par des blocages institutionnels successifs et sa main mise sur tous les rouages de l’Etat, le « mollah de la cour des miracles » de la banlieue sud s’est arrogé le droit de poser les conditions de la guerre ou de la paix, évoquant « l’obligation morale pour le Liban et les Libanais de se laisser entraîner dans une éventuelle spirale de violence pour soutenir le Hamas dans sa guerre contre Israël ». Balayant pour la énième fois la Souveraineté du Liban, il s’est inscrit, et avec lui le pays des Cèdres, au cœur d’une alliance des terrorismes transnationaux composée de ses alliés au Yémen et en Irak, chapeautée par Téhéran, en dépit des dénégations de la république islamique.

La politique du « en même temps »

Pratiquant le « en même temps » avec une mauvaise foi extraordinaire, il a pris soin d’expliquer avec insistance que ni sa formation ni l’Iran n’avaient été informés de l’opération militaire du Hamas du 7 octobre, mais qu’ « en même temps » le Hezbollah et ses alliés sont indéfectiblement solidaires du Hamas et qu’ « en même temps » il ne compte pas sortir du cadre des « règles d’engagement » préétablies entre sa milice et Israël selon lesquelles les échanges d’artillerie à la frontière sud demeurent limités, jusqu’à nouvel ordre. Il convient également de noter que la Syrie n’a pas été mentionnée: l’Iran n’ose sans doute pas impliquer le protégé de Vladimir Poutine qui a d’autres chats à fouetter, sans compter qu’en dépit d’une dialectique rompue à toutes les roueries, il pourrait s’avérer compliqué de justifier un soutien de Damas au Hamas alors que ce dernier était le fer de lance de la lutte du Califat Etat Islamique contre le régime de Bachar el Assad. Enfin, selon une analyse du député druze Marwan Hamadé, il a clairement dit aux Israéliens que s’ils ne prenaient pas l’initiative d’une attaque d’envergure, il n’y aurait pas de guerre et « le front du sud maintiendra sa tiédeur actuelle ».

Afin de faire passer ce « lâchage » en bonne et due forme du Hamas auprès de ses partisans trop bien convaincus qu’ils iront au Paradis d’Allah en libérant les Lieux Saints, le chef du Hezbollah s’est déchaîné contre les Etats-Unis, les accusant d’être « responsables des atrocités commises contre les Palestiniens, notamment à Gaza » et les menaçant de façon à peine voilée d’un possible retour aux attentats des années 80 contre des cibles américaines au Liban. Pour sa part Benjamin Netanyahou a prévenu Hassan Nasrallah : « Toute erreur vous fera payer un prix que vous ne pouvez même pas imaginer ».

Sophie Akl-Chedid

Source : http://nouveaupresent.fr

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