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Le blog politique de Thomas JOLY

Fake news archéologique : la « première Britannique noire » venait de… Chypre

28 Octobre 2023, 09:05am

Publié par Thomas Joly

C'était une histoire à laquelle beaucoup de gens avaient envie de croire. En 2016, dans le cadre de la série Black and British, proposée par la BBC, l'historien britannique David Olusoga avait affirmé qu'il existait « une relation durable entre la Grande-Bretagne et les gens dont les origines sont en Afrique ». C'était même le cœur du propos de sa série, comme le nom de celle-ci l'indiquait.

En guise de preuve irréfutable, l'historien britannique, dès le premier épisode, présentait au spectateur « Beachy Head Lady », une femme qui avait vécu sur le sol britannique vers l'an 200 et dont les restes avaient été trouvés dans l'Essex, non loin d'un club de cricket - puisqu'on est en Angleterre, après tout. Selon le professeur, assisté d'un archéologue, cette femme était noire, d'origine subsaharienne, ce qui en faisait officiellement la « première Britannique noire ». Évidemment, on ne pouvait pas laisser passer ça. La BBC avait alors fait ériger une plaque commémorative apposée sur le mur du club de cricket.

Ainsi, on allait à toute vitesse dans le sens du récit officiel, assené par des écrivains comme un certain Atinuke, lui-même d'origine nigériane et auteur du récent livre Brilliant Black British History dans lequel il affirme : « Absolument chaque Britannique descend d'un migrant [...] mais les tout premiers Britanniques étaient noirs. »

Une Chypriote bon teint

Hélas, trois fois hélas, le réel s'est acharné contre cette belle histoire culturelle. En 2022, Jo Seaman, l'archéologue qui avait analysé les restes de la « Beachy Head Lady », a poussé plus loin son analyse et a modifié son article scientifique en conséquence : « L'étude ADN a montré que, bien qu'elle ait grandi à Eastbourne, ses ancêtres étaient originaires du sud de l'Europe - probablement de Chypre. » Ah, mince, alors ! En attendant que l'on trouve les foules de squelettes de Noirs britanniques qui furent, à ce qu'on raconte désormais, les premiers occupants du territoire, il a bien fallu battre en retraite et dire la vérité. Le conseil local a voté : la plaque a été enlevée.

M. Atinuke n'avait pas hésité à affirmer, dans son livre, que les îles Britanniques avaient été peuplées de Noirs pendant 7.000 ans et que (coïncidence ?) c'était à ce moment-là que le célèbre site de Stonehenge avait été construit. Malgré l'énormité de ses propos, son livre a été cofinancé par l'Arts Council, sur fonds publics. La vérité génétique est contre lui, mais c'est peut-être parce que la science est raciste, allez savoir. Le Telegraph, qui rapporte l'affaire, rappelle qu'en 2500 av. J.-C., au moment de la construction de Stonehenge, les habitants de l'actuelle Grande-Bretagne étaient des fermiers à la peau claire, originaires d'Anatolie (qui est, les lecteurs de BV le savent sans doute, l'un des deux ou trois foyers génétiques de l'Europe historique).

L'outre-Manche noyée dans le wokisme

Nos voisins ont peut-être quitté l'Union européenne, mais ils peinent à larguer les amarres du wokisme. Eux aussi, à la BBC, comme Delphine Ernotte, patronne de France Télévisions, ils décrivent leur pays non pas comme il est mais comme ils voudraient qu'il fût (j'ajoute, par correction grammaticale - Mme Ernotte ne l'avait pas fait -, l'imparfait du subjonctif, cette nuance typiquement française, c'est-à-dire probablement subsaharienne).

Que ne doit-on pas aux Africains ! Ils ont bâti les relais 5G des Pyramides, la tour Eiffel, le cercle de Stonehenge (probablement une zone de poser pour les soucoupes volantes du Wakanda), ils ont gagné la guerre de 14, inventé la chevalerie et ce sont les premiers Britanniques ! On leur doit bien la CAF et la CMU pour l'ensemble de leur œuvre. Ça paraît la moindre des choses.

Finalement, quand on se compare, on se console. Ce pays de Wellington et Churchill, que nous adorions détester, nous en viendrons presque à les plaindre.

Arnaud Florac

Source : http://bvoltaire.fr

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