En France, s’opposer au tapage, c’est risquer la mort
Trop de bruit dans le voisinage, un vacarme insupportable et, la nuit durant, jeunes et engins motorisés vous crèvent les tympans. Vous ne dormez plus, perdez vos nerfs et désirez retrouver votre tranquillité. Que faire ? C’est bien simple : faites abstraction.
Car ne pas apprendre à vivre avec, refuser de supporter l’insupportable, c’est ni plus ni moins risquer sa vie, voire « tirer son linceul ».
Tabassés pour avoir demandé le silence
Voici ce qui est arrivé, ces derniers mois, à certains de ceux qui ont osé demander aux fauteurs de troubles de faire moins de bruit.
Entre le lundi 10 et le mardi 11 juillet, un septuagénaire est mort des blessures infligées par un groupe de jeunes. L’agonie aura duré près de cinq jours. L’homme de 72 ans, habitant Vieux-Condé (Nord), était sorti de chez lui dans la nuit du 5 au 6 juillet, agacé par le tapage venant de la rue.
Dans la soirée du 10 juin dernier, Bernard Delannoy, âgé de 62 ans, résident de la commune de Quesnoy-sur-Deûle (Nord), est « mortellement blessé d'un coup de couteau à la gorge ». Le sexagénaire, arrivé deux mois plus tôt dans cette localité de 6.000 habitants, a été frappé au couteau après avoir demandé à des individus de faire moins de bruit.
En pleine nuit, vers 2 h 30 du matin le dimanche 4 juin, le maire de Magnières se rend dans la salle des fêtes du village où une bagarre vient d’éclater. Mal lui en prend, puisque la colère des participants se retourne contre lui. Poursuivi jusque dans la rue, il est jeté au sol et frappé par une dizaine de personne. Souffrant de multiples contusions, le maire porte plainte, ce qui conduit à l’interpellation de « deux hommes de 16 et 18 ans ».
Mercredi 3 mai, en fin de soirée, un habitant de Viroflay (Yvelines) est passé à tabac par une bande jeunes. Il leur avait demandé de s’éloigner de l’entrée de sa résidence à cause du bruit qu’ils faisaient. Blessé à la tête, la victime est conduite à l’hôpital, « sans que son pronostic vital ne soit engagé ». Ses agresseurs ? Envolés.
À Brest, dans l’après-midi du dimanche 16 avril, un jeune motard fait pétarader sa moto. Un homme de trente ans sort de son immeuble pour le prier de stopper le vacarme. Mécontentement, le jeune obtempère, s’éloigne, pour revenir « avec une vingtaine de jeunes avec battes de baseball, couteaux, lacrymo… » Pendant une minute, les coups s’abattent. Le malheureux en réchappera, mais avec de graves blessures.
Le Havre, 27 janvier 2023. Un habitant de la rue Massillon a supporté toute la nuit le boucan venant de la maison d’à côté. À l’aube, il entend une bagarre, décide d’intervenir. Deux jeunes pénètrent alors chez lui de force, se saisissent de bouteilles en verre vides, d’un tube d’aspirateur et font pleuvoir sur lui une grêle de coups. La victime, âgée de 39 ans, s’en tirera malgré tout.
Et l’on pourrait allonger la liste. Ces violences sont systématiquement le faits de jeunes, souvent mineurs. Alors, cette fois, à qui la responsabilité, Monsieur le garde des Sceaux ? Les parents ? L’État ?
Jean de Lacoste
Source : http://bvoltaire.fr
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