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Le blog politique de Thomas JOLY

UE : Les États membres récalcitrants bientôt forcés d’accepter des migrants

11 Avril 2023, 06:17am

Publié par Thomas Joly

Les technocrates de Bruxelles n’ont pas fini de nous surprendre. À 47 voix pour, 17 voix contre et 1 abstention, la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) a approuvé, le 28 mars, « une nouvelle approche pour la gestion des flux d’asile et de migrations vers l’UE [Union européenne, NDLR] et des règles spécifiques pour faire face aux crises ». Le but de cette « mise à jour » est simple : mettre fin au règlement de Dublin en matière d’immigration et imposer la répartition des migrants au sein de tous les États membres. Le nouveau texte prévoit la prise en compte de la « politique de regroupement familial ». Pour être moins théorique, voici un exemple : fraîchement débarqué sur le sol italien avec la complicité des ONG pro-migrants, un clandestin pourra choisir d’effectuer une demande d’asile dans le pays de l’Union européenne de son choix, pourvu qu’il y ait des liens familiaux. Dans le cas contraire, « les demandeurs qui n'ont pas de liens avec un autre pays sont répartis équitablement entre les autres États membres participants. Le cas échéant, le souhait du demandeur d'être réinstallé dans un pays spécifique est pris en considération ». Amis migrants, n’ayez crainte, comme chez McDonald's : venez comme vous êtes !

Les droites nationales farouchement opposées

Vent debout contre ce nouveau système d’asile et de gestion de la migration, le groupe Identité et Démocratie du Parlement européen dénonce, sur Twitter, une « transformation [de] l’illégal en légal ». « En prétextant lutter contre une crise qui ne toucherait que l’accueil, l’UE va dans les faits créer une pompe aspirante et des arrivées massives. » Et de poursuivre : « Car derrière un affichage sécuritaire, ce pacte renforce de manière significative les droits des migrants. » Pour faire appliquer l’ensemble de ces nouvelles règles, cette nouvelle commission sera dotée d’un « coordinateur de la relocalisation », véritable « point de contact central ». En outre, ce « coordinateur » aura principalement la tâche de faire appliquer la bonne répartition des migrants sur le sol européen. Fini, les récalcitrants, tout le monde aura droit à ses migrants ! Le mot de conclusion du Groupe d’union des droites nationales européennes a le mérite d’être clair : « Nous refusons cette Union européenne qui prend des mesures affaiblissant les pouvoirs des États membres sur leur propre politique migratoire. »

Un fonds de solidarité au coût astronomique

Afin de renforcer la solidarité entre les États membres, la Commission prévoit la création d’un « fonds de solidarité » présidé par le « coordinateur à la relocalisation ». Ce fonds a pour but de répondre à une problématique essentielle : « une situation de crise migratoire ». Impossible, pour l’État membre, de renvoyer ou débouter les clandestins qui se maintiennent sur son sol, garantie des « droits des demandeurs d’asile » oblige. Le fonds de solidarité devra permettre d’apporter une aide financière à des pays en crise ayant du mal à répondre à l’afflux massif de migrants. Il paraît que l’argent peut tout mais… pas sûr que l’Italie ou la Grèce soient séduites.

Par conséquent, le financement d’un tel fonds serait proportionnel pour chaque pays membre et « calculé selon une clé de référence basée sur la population et le PIB de chaque État membre ». Encore une fois, les plus gros contributeurs devront donc logiquement davantage mettre la main au portefeuille. Or, « la France est le deuxième contributeur au budget de l’Union européenne derrière l’Allemagne, avec 28,8 milliards d’euros versés en 2021 ». Selon nos calculs, ce fonds de solidarité à la relocalisation devrait annuellement coûter quelque 2,3 milliards d’euros à la France. Une bagatelle pour les technocrates bruxellois… Et, pendant ce temps, la France donne plus d’argent à Bruxelles qu’elle n’en perçoit avec un déficit de 7,2 milliards d’euros, en moyenne, chaque année. À quand un retour sur investissement ?

Julien Tellier

Source : http://bvoltaire.fr

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