Pourquoi a-t-on autant parlé des jeunes LFI et si peu de ceux de La Marche Pour La Vie ?
Si la manifestation, samedi, à Paris, des « jeunes » LFI contre les retraites - 150.000 participants selon les organisateurs, 14.000 d’après le cabinet Occurrence - a fait l’objet d’une large couverture médiatique, La Marche Pour La Vie, le lendemain, rassemblant, selon les organisateurs 20.000 jeunes manifestants - les chiffres de la police n’ont pas encore été communiqués - n’a pas intéressé la presse.
Il n’y a pas que « les jeunes » de LFI qui descendent dans la rue, mais la jeunesse de La Marche Pour La Vie n’intéresse pas les « grands » médias #MarchePourLaVie #LMPV2023 pic.twitter.com/H6tRYnAogf
— Gabrielle Cluzel (@gabriellecluzel) January 22, 2023
BFM n’en parle que pour mettre en avant les six femens « seins nus et shorts blancs tachés de rouge » qui ont « perturbé » la manifestation, claironnant « avec humour » (sic), vouloir « prier à leurs côtés ». Des manifestants eux-mêmes, en revanche, la chaîne d’information continue ne dit absolument rien.
🔴 Interpellation de Femen venues protester nues contre la #MarchePourLaVie près de la place Vauban à Paris.
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) January 22, 2023
(📽 Sur place @JordanFlrtn @InesChopard) pic.twitter.com/t4nlgTJJ1o
Pourtant, en cette période de gronde généralisée où de multiples fronts s’ouvrent contre le programme du gouvernement, anticiper un possible front sociétal - contre l’euthanasie - dont cette manifestation jeune et joyeuse était ce dimanche le prélude serait le devoir des journalistes. Ont-ils la mémoire si courte pour avoir oublié, qu’en 2013, la mobilisation La Manif Pour Tous avait prodigieusement étonné, tant par son nombre que par la jeunesse des manifestants ? Dix ans se sont écoulés, certains se sont mariés, et des gamins ont grandi, bien décidés à battre le pavé comme leurs aînés. Avec les effets démultiplicateurs du temps… la surprise peut-être élevée.
Car l'essence de ces marcheurs est là. Ils aiment, comme leur nom l’indique… la vie. D'un bout à l'autre et quelle qu’elle soit. Même cabossée, abîmée, diminuée. Et forcément, à un moment, le contraste avec ceux qui, malthusiens en diable, ont choisi de l’élaguer de tous côtés, finira par se voir. En ses temps de réforme de retraite où l’on parle de tout sauf de natalité, on devrait pourtant se souvenir de cette tirade bien connue du film Le déclin de l’empire américain, citée par Éric Zemmour dans son livre Destin français : « Il y a trois choses importantes en histoire : premièrement, le nombre ; deuxièmement, le nombre ; et troisièmement, le nombre. »
On parle de la bombe démographique en Afrique, mais il y a à l’échelle de la France la (petite) bombe démographique des catholiques. (Globalement) bien élevés dans des familles moins recomposées qu’ailleurs, correctement scolarisés, éduqués dans le culte du bien commun et non du droit de chacun, confrontés très tôt à l’adversité d'un monde qui ne leur fait pas de cadeaux, ils sont armés, peut-être mieux que d'autres, pour cette vie qu'ils défendent.
Dans un thread assez long, sur Twitter, Pierre-Marie Sève, de L'institut Pour La Justice, évoque, aux États-Unis, le cas des Amish dont le taux de natalité en remontre à celui du Nigeria : « Ils étaient 5.000 en 1920, ils sont aujourd’hui 373.000 selon les estimations ».
Alors que la fécondité européenne diminue, c'est pourtant un peuple européen qui a le plus haut taux de fécondité du monde : 7,14 enfants/femme.
— Pierre-Marie Sève (@pierremarieseve) January 22, 2023
Et au rythme actuel, ils pourraient un jour être majoritaires dans plusieurs Etats.
Je vous explique cette hypothèse pas si folle : pic.twitter.com/NbaVII6KAF
On peut citer aussi, en Israël, le cas des Juifs orthodoxes, longtemps exemptés de service militaire pour étudier la Torah jusqu’à ce que leur nombre soit devenu, proportionnellement, si élevé que l’on ne puisse plus s’en passer sous les drapeaux. Sans doute les conservateurs français ne sont-ils ni les Amish ni les Juifs orthodoxes, mais ceux qui aiment les enfants ont une botte secrète commune. Les médias qui, par idéologie, paresse, mépris, ont "omis" de couvrir La Marche Pour La Vie ont commis une faute. Gageons que ces jeunes (et moins jeunes) qui ont bravé le froid dimanche sortiront à nouveau si le gouvernement, comme il l'a fait lors du précédent quinquennat, constatant son impuissance partout ailleurs, décide d'enfourcher le cheval de bataille sociétal. BV, au moins, aura prévenu.
Gabrielle Cluzel
Source : http://bvoltaire.fr
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