Coupures d’électricité : pour Macron, « pas de panique »
Un coup dans un sens, un coup dans l'autre : c'est le secret de l'en même temps. Droite et gauche, solennité et ridicule, négociation et passage en force… Le gouvernement d'Emmanuel Macron ne déçoit jamais. Olivier Véran a dit « pas de coupures d'électricité », puis « des coupures annoncées la veille ». C'était suffisamment flou pour avoir l'air vrai. N'est-ce pas, en fin de compte, le discours que les Français ont plébiscité au premier tour de l'élection présidentielle, face à Mélenchon, Le Pen et Zemmour, trop anxiogènes peut-être, puis au second, face au RN et à ses centaines de milliers de SS bottés, prêts à fondre sur Paris ? Ces éléments de langage pour enfants, cette soupe lénifiante, c'est ce qui plaît. En tout cas, c'est ce que croient les communicants du régime.
Emmanuel Macron n'a pas dérogé à la règle. Il était pourtant en visite aux États-Unis et avait probablement d'autres sujets de préoccupation : vente du savoir-faire français, déclarations controversées sur les lois américaines « super agressives », dîner de gala, offrande de petits cadeaux au suzerain qui, royal au bar, a régalé le couple présidentiel à base de homard et de caviar. Mais bon, une prise de parole n'attend pas, si on peut brouiller un peu plus les cartes. Ce week-end, Emmanuel Macron était à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, contrée jadis française, à la fois berceau d'un certain jazz et aujourd'hui antre méphitique de toute la mauvaise conscience de l'Amérique (esclavage, drogue, alcool, prostitution, chômage, crime, vaudou, racisme à double sens). Il a été interrogé sur les coupures d'électricité probables en France. Sa réponse à été sans détour, comme à chaque fois qu'il veut louvoyer: « Pas de panique, ça ne sert à rien et ce n'est pas vrai. » À l'exception du « pas de panique », on dirait qu'il parle de lui. On lui a bien objecté que tous les corps de l'État, préfectures et Éducation nationale notamment, préparaient leurs plans pour gérer au mieux les coupures désormais quasi certaines. « C'est normal que le gouvernement prépare un cas extrême » - ce que, dans d'autres structures, on appelle « cas non conformes », rien de plus… Si Macron avait été capitaine du Titanic, il aurait sans doute dit : « Oui, il y a eu un petit bruit, donc on a sorti les chaloupes : c'est normal que l'équipage prépare un cas extrême. »
Le Président ne se contente pas de vouloir rassurer : il ment. « Scénarios fictifs », dit-il, avec la certitude apparente que nous allons pouvoir nous en tirer sans dommage, « même avec des mois de décembre et janvier froids » (ce qui, avouons-le, est souvent le cas des mois de décembre et janvier). Nous savons que nous achetons à prix d'or l'électricité de l'étranger, que cela nous ruine et que des coupures seront obligatoires. Nous savons par ailleurs (BFM TV vient de le découvrir) que les feux tricolores, entre autres, fonctionnent à l'électricité, et que tout « délestage », même planifié, pourrait créer le chaos. On ne parle même pas des digicodes des résidences soudain inefficaces, des services (SAMU, police, pompiers) devenus injoignables à cause de la coupure des antennes-relais… Nul doute que de nombreuses personnes malintentionnées en profiteraient. Un complotiste dirait que c'est pour cela que l'État lance une grande campagne de récupération d'armes : pour que les Français ne puissent pas se défendre seuls et s'en remettent plutôt à la Justice de leur pays (au passage, le Syndicat de la magistrature, celui du « mur des cons », vient d'atteindre le seuil historique de 33 % aux élections syndicales).
« Pas de panique », donc. Tu m'en diras tant. Le peuple ne peut pourtant pas faire autrement que de paniquer, et l'électricité n'est qu'un visage supplémentaire de la libanisation, de l'albanisation, de la haïtisation de notre pays, autrefois si grand et si admirable, aujourd'hui risée du monde entier et sujet de honte de ses habitants. Pas de panique… puisque, de toutes façons, cela va arriver. C'est alors que le gouvernement, descendant de son nuage magique, distribuera à pleines poignées des liasses d'argent, magiques elles aussi, pour occuper un instant le peuple avec des loisirs, en l'absence provisoire de télé. Alors, c'est ça, la France de Macron ? Eh bien, oui, avec un dernier mot, qui convient pour tout : « responsabilité ». Alors, « en responsabilité », bon courage à « toutes et tous » !
Arnaud Florac
Source : http://bvoltaire.fr
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