Avatar 2, le film du woke James Cameron pas assez woke selon les wokes
On s’y attendait, c’était écrit d’avance, le film s’y prêtait allègrement… Alors qu’Avatar 2 bat des records au cinéma, dépassant les chiffres du premier opus, et qu’il enregistre le meilleur démarrage de 2022 en France, le réalisateur James Cameron doit faire face aux premières polémiques.
Selon le Los Angeles Time, Yuè Begay, coprésidente de l’association Indigenous Pride, qualifie Avatar 2, sur Twitter, de film « horrible et raciste ». Non sans raison, elle pointe une certaine forme de néocolonialisme qui émaille l’ensemble de la saga : « Nos cultures ont été récupérées de manière nuisible pour satisfaire le complexe du sauveur de l’homme blanc. » Elle parle même « d’appropriation culturelle », un terme à la mode sur les campus universitaires qui nous renvoie directement au wokisme. D’autres, depuis, s’émeuvent sur les réseaux sociaux que les Na’vi ne soient pas incarnés par des acteurs amérindiens.
Polémiques totalement infondées ? Pas sûr. James Cameron a toujours revendiqué (martelé ?) le parallélisme entre Avatar et l’histoire de l’Amérique. Il évoquait, en 2009, un « récit de science-fiction inspiré de l’histoire de l’Amérique du Nord et du Sud au début de la période coloniale ». En 2010, relatant au Guardian le tournage du premier film, le réalisateur déclarait : « J’avais l’impression d’être 130 ans en arrière et d’observer ce que les Sioux auraient pu dire à un moment où ils étaient en train d’être massacrés et où on exigeait d’eux qu’ils s’en aillent […] Cela a été une force motrice dans l’écriture d’Avatar. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que si les Sioux Lakota avaient eu une fenêtre temporelle leur permettant de voir l’avenir, de voir que le taux de suicide de leurs enfants est le plus élevé de notre nation, de voir ce qu’il se passe maintenant, ils se seraient battus beaucoup plus fort. » Outre la maladresse qui consiste à dire aux descendants des Sioux que leurs ancêtres ne se sont pas suffisamment battus – maladresse qui fit déjà polémique à l’époque –, James Cameron fourbissait les armes de ceux qui l’attaquent aujourd’hui.
En outre, Yuè Begay déplore le fait que « beaucoup d’éléments de cultures non blanches » soient « mélangés sans discernement » pour les besoins de la fiction. En effet, en Océanie, certains s’agacent de la représentation « grossière », sur les Na’vi, de tatouages traditionnels maoris, le Tā moko que l’on trouve en Nouvelle-Zélande et sur les îles Cook. Le cinéaste, encore une fois, en composant un pot-pourri de toutes les cultures tribales du monde, a donné des verges pour se faire battre.
Cherchant à calmer le jeu, James Cameron expliquait récemment en interview que « les personnes qui ont été victimisées historiquement ont toujours raison ». Et il renchérissait : « Ce n'est pas à moi, parlant du point de vue du privilège des Blancs, de leur dire qu'ils ont tort. » Des propos on ne peut plus politiquement corrects qui en disent long sur l’imaginaire intellectuel du réalisateur. Ou comment un woke se voit reprocher de ne pas l’être suffisamment par les autres et se confond en excuses. Lamentable spectacle. Cameron, déjà, s’était illustré dans le magazine Variety par des propos surréalistes sur un personnage de femme enceinte, l’épouse d’un chef de tribu Na’vi : « Si on doit vraiment explorer le sujet de l'émancipation à fond, lançons dans la bataille une guerrière enceinte de 6 mois [...] je vous garantis qu'à une époque, les femmes devaient se battre pour survivre et protéger leurs enfants. Peu importe si elles étaient enceintes ou non. » On en reste coi…
Obsédé par son image et sa popularité médiatique, le même James Cameron a récemment commandé une étude scientifique pour prouver aux fans de Titanic, après 25 ans de polémique stupide, que seul l’un des deux héros du film pouvait survivre sur le radeau… Pathétique.
Pierre Marcellesi
Source : http://bvoltaire.fr
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