L’Ocean Viking à Toulon le 11 novembre : quel symbole !
Gérald Darmanin l’a annoncé lors du compte rendu du Conseil des ministres : « Les autorités françaises ont pris la décision […] d’inviter le navire [Ocean Viking] à rejoindre le port militaire de Toulon. Il devrait y arriver ce vendredi 11 novembre en début de matinée. » C’est la première fois qu’un bateau de ce type accoste en France. Le 11 novembre, donc. Quel symbole ! Même Jean Raspail n’avait pas osé l’imaginer pour son Camp des saints.
Gérald Darmanin est très colère contre l’Italie qu’il accuse d’avoir « pris le parti de ne pas se comporter comme un pays européen responsable » et de ne pas avoir été « au rendez-vous du devoir d’humanité ». Car les Italiens sont un peu comme les Anglais, on peut les malmener. Il dénonce le « choix incompréhensible » de l’Italie. Un gouvernement qui tient ses promesses électorales, c’est vrai que c’est assez peu compréhensible en France. Ici, les politiques ne parlent pas la même langue.
L’accord européen était pourtant simple, comprend-on, à l'écouter : l’Italie réceptionne les bateaux, les pays européens se les répartissent. Les « relocalisent », comme ils disent. Les saupoudrent (aux yeux) afin que les administrés n'y voient que du feu.
Par mesure de rétorsion, Gérald Darmanin annonce que la France ne relocalisera pas, contrairement à ce qui était prévu, 3.400 migrants venant d’Italie : la France « prendra des mesures de renforcement des contrôles aux frontières intérieures avec l’Italie ». Les Français apprennent donc fortuitement que l’équivalent, en effectif, d’une quinzaine d’Ocean Viking est en Italie en transit, prêt à passer la frontière française.
Je devrais dire feu la frontière française. Demain, les élus de la France entière, en écharpe tricolore, fleuriront les monuments aux morts, s’inclineront devant les humbles patronymes de ceux qui, innombrables, dans les tranchées, sont morts pour défendre un mètre de terrain. Ce sera l’hommage de la carpe au lapin, du vice à la vertu, du cambrioleur qui boit aimablement à la santé du propriétaire dont il a crocheté la cave et bradé les bouteilles. C’est la FOB : la France-Open-Bar.
Ne protestons pas trop, ils seraient bien capables de supprimer, un jour prochain, ces commémorations trop guerrières, pas assez inclusives. Ou de les noyer et les rendre méconnaissables dans un « jyfoustout » mémoriel dont ils ont le secret et dont les poilus seraient peu à peu chassés.
En attendant, ces soldats sont, pour la France, l’œil de Caïn. Sa conscience. Ils la regardent depuis l’ossuaire de Douaumont, les cimetières militaires. « Son sacrifice nous honore et nous oblige », écrit, dans son communiqué, le ministre de la Défense à chaque fois qu’un soldat meurt en OPEX, en opération extérieure. Le sacrifice des poilus nous honore et nous oblige… à ne pas brader ce pour quoi ils sont morts.
Gabrielle Cluzel
Source : http://bvoltaire.fr
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