Derrière les coups de com de L214, l’argent et l’appétit féroce des industriels du vegan
« Le bénéfice de la réduction d’impôt est exclu pour les dons aux associations dont les adhérents sont reconnus coupables d’actes d’intrusion sur les propriétés privées agricoles. ». Cet amendement, présenté par Marc Le Fur (LR) et adopté le 5 octobre dernier en commission des finances avec le concours des députés du Rassemblement national et de Renaissance, permettra de protéger les éleveurs contre les actions des militants de L214. Si l’amendement est adopté en séance, les associations antispécistes qui continuent de s’introduire illégalement dans les élevages ne pourront plus bénéficier de déductions fiscales.
Une association aux millions d’euros de ressources
Contacté par BV, un membre de L214 fait mine de s’inquiéter. « Ils veulent asphyxier notre association », dénonce-t-il. Éléments de langage à l’appui, ce militant antispéciste nous précise que 82 % des ressources de l’association sont issus des dons et des adhésions. « Certains de nos adhérents et donateurs vont continuer à nous soutenir financièrement, mais si l’amendement passe, beaucoup se retireront, prévoit-il. C’est une balle dans le pied de L214. » Pourtant, avec 7,9 millions d’euros de recettes en 2021, force est de constater que l’association se porte bien. L214 n’a aucun souci à se faire pour son avenir et l’industrie vegan sera toujours là pour financer ses escapades illégales chez les éleveurs. Outre les dons, les membres de L214 retirent 149.000 euros de leur boutique, 104.000 euros des procédures juridiques et gains sur procès et 64.000 euros sur d’autres produits. De plus, bien que l’association assure ne pas demander ni recevoir de subventions publiques, les comptes de L214 indiquent qu’en 2021, elle a perçu 8.000 euros de l’État au nom de l’aide aux employeurs d’apprentis. Dans les années passées, en tant que PME, le collectif avait pu également bénéficier d’aides à l’embauche.
Les investissements de l’industrie vegan
À cela s’ajoutent les millions d’euros versés par l’Open Philanthropy Project (OPP) depuis 2017. Après plusieurs enquêtes à charge, L214 ne s’en cache plus. Sur son site Internet, elle indique avoir reçu de la part de cette fondation américaine 1,4 million d’euros seulement pour les années 2020 et 2021. Trois ans plus tôt, en 2017, l’organisation antispéciste avait déjà perçu 1,14 million d’euros. Si L214 précise que cette « organisation basée aux États-Unis finance des ONG humanitaires, environnementales et de protection animale », elle omet toutefois de préciser le poids de l’OPP dans le marché vegan. Car derrière L214 se cache un important réseau d’industriels vegan.
Fondé par l’un des créateurs de Facebook, Dustin Moskovitz et son épouse Cari Tuna, l’OPP investit des millions d’euros dans la viande de synthèse et la viande végétale. En 2016, ils ont ainsi soutenu Impossible Foods, un programme de création de substitut à la viande. Puis, ils ont appuyé le développement du Good Food Institute, qui promeut la viande à base de cellules végétales. Parmi les nombreuses entreprises et fondations qui financent l’association « se trouve la fondation Veepee de Jacques-Antoine Granjon », précise un porte-parole de L214 joint par BV. Là encore, après quelques recherches, on découvre que ce milliardaire végétarien, proche de Xavier Niel, investisseur dans la fabrication de steak végétal, s’engage dans le référendum d’initiative populaire sur le bien-être animal d’Hugo Clément. D’autres sources évoquent également un accord conclu entre L214 et Carrefour en 2015-2016, au moment même où le distributeur entendait mettre sur le marché sa gamme de produits vegan. Contacté, le distributeur affirme qu’il n’y a pas eu de contrat financier mais refuse de s'exprimer sur un éventuel échange de bons procédés.
Grâce aux actions coup de poing de L214, ces investisseurs préparent l’opinion à un changement de régime. Chaque intrusion dans un élevage, permet à ces promoteurs de la cause vegan d’accroitre la demande et d’ouvrir un marché, encore très minoritaire. Pour les agriculteurs, les intrusions virent au cauchemar. Pour les industriels vegan, les affaires s’annoncent florissantes.
Clémence de Longraye
Source : http://bvoltaire.fr
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