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Le blog politique de Thomas JOLY

Les urgences de Pap Ndiaye

8 Septembre 2022, 06:19am

Publié par Thomas Joly

Un homme d’État se révèle non pas par ses intentions, ses premières déclarations ni sa vie passée mais bien par ses priorités. À quelques jours de la rentrée scolaire, le nouveau ministre de l’Éducation nationale a laissé fuiter ce qui, pour lui, relève donc de l’urgence : la lutte contre les stéréotypes de genre à l’école ! Horreur : « Les garçons sont trop souvent élevés dans un idéal de force, de virilité, quand on a encore tendance à associer les filles à la douceur ou à la soumission », explique un conseiller ministériel « impliqué dans le dossier », selon France Inter qui révélait hier le nouveau champ de bataille de Pap Ndiaye. Parlera-t-on vraiment de « genre » ? Pas sûr. Car « les termes du débat restent à définir, la sémantique n'est pas arrêtée », précise un proche du ministre à France Inter. En clair, le cadeau est commandé mais il reste à choisir l’emballage.

Apparemment pressé, Pap Ndiaye en a déjà parlé avec le ministre en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, et avec des syndicalistes. Il va très vite engager des pourparlers avec les parents, les professeurs, les élus, tous les acteurs concernés, peut-être dès octobre. L’objectif est de déboucher sur ce dossier dès la rentrée prochaine, en 2023.

Qui a dit que le nouveau ministre manquait d’efficacité ?

On se pince. Le niveau scolaire de la France s’effondre dramatiquement dans les classements internationaux, les professeurs s’épuisent devant des classes qui ne maîtrisent pas la lecture, très mal l’écriture et comptent parfois des dizaines de nationalités. La discipline et le respect les plus élémentaires du professeur ne sont plus que des souvenirs, les agressions, les trafics et l’islamisme font des ravages. Un professeur a été égorgé le 16 octobre 2020 à l’heure de la sortie des classes, à Conflans-Sainte-Honorine. Les suicides et les dépressions nerveuses accompagnent la vie des enseignants dans des proportions alarmantes. Le recrutement est à ce point difficile que la rentrée de M. Ndiaye n’a pu avoir lieu que grâce à des milliers de recrutements effectués en quatre jours, c’est-à-dire à peu près à l’aveugle. Les salaires de nos enseignants sont dramatiquement bas par rapport à leurs diplômes ou à leurs alter ego allemands, par exemple. L’orientation à l’école est si mal faite que des dizaines de professions ne parviennent pas à recruter, faute de profils formés à l’école, quand d’autres souffrent d’un engorgement synonyme de voie de garage pour de nombreux élèves. Les jeunes sont, en sortant de nos établissements, si éloignés de l’entreprise – qu’on leur a d’ailleurs consciencieusement débinée durant des années – et de la France – dont on a souligné les innombrables « crimes » - qu’ils sont inemployables pour une bonne partie d’entre eux.

Rien de tout cela, pour le ministre Pap Ndiaye, ne mérite qu'on s'y attache de manière aussi prioritaire que les stéréotypes de genre. Rien de tout cela n’a dissuadé le président de la République et le Premier ministre Élisabeth Borne de nommer à ce ministère si stratégique pour l’avenir un idéologue dangereux qui place ses enfants, lui, dans la très sélecte École alsacienne à Paris. Pour l’État macronien, il est prioritaire de détruire.

Marc Baudriller

Source : http://bvoltaire.fr

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