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Le blog politique de Thomas JOLY

IVG dans la constitution : Borne et Macron dans la fuite en avant progressiste et les petits calculs politiciens

27 Juin 2022, 06:35am

Publié par Thomas Joly

La « sanctuarisation » (puisque c'est le mot qu'ils emploient) de l'IVG par son inscription dans la constitution va-t-elle fournir à Emmanuel Macron et à Élisabeth Borne cette « majorité de projet » après laquelle ils courent vainement depuis une semaine après le refus des oppositions de participer à l'aventure Macron 2 ? En tout cas, l'affaire tombe bien pour un exécutif sans boussole. Aurore Bergé, nouvelle présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée, a annoncé ce samedi déposer une proposition de loi dans ce sens qui sera discuté dès lundi par les nouveaux députés. Immédiatement, Élisabeth Borne a annoncé que le gouvernement soutiendrait cette proposition. Et tous les groupes de gauche de la NUPES ont suivi comme un seul homme, si je puis dire : Mathilde Pannot et Clémentine Autain, laquelle a même salué dans son tweet le « revirement » de LREM qui avait refusé une telle constitutionnalisation durant le quinquennat précédent.

La décision de la Cour suprême américaine a réussi ce que les coups de fil d'Emmanuel Macron n'avaient pu faire : réunir NUPES et LREM et, peut-être, sauver la tête d'une Élisabeth Borne très fragilisée depuis dimanche dernier, comme le souligne Le Monde, qui qualifiait la drôle de semaine politique que nous venons de vivre de « jeu de poker menteur » entre l'exécutif et les oppositions.

Le jeu continue et c'est donc la constitution qui, une fois encore, pourrait en faire les frais.

Sauf que les ficelles sont vraiment très grosses. Certes, la NUPES est dans son rôle, en poussant la surenchère idéologique. Mais la majorité et l'exécutif, dont le JDD nous apprend qu'il est en chute libre (- 8 points pour Elisabeth Borne, - 3 pour Emmanuel Macron), en collant ainsi à une ligne gauchisante, manifestent un opportunisme caricatural : où sont les priorités du pouvoir d'achat, du climat et de la sécurité ? C'est cette diversion opportuniste qu'a dénoncée sur twitter l'économiste Christian Saint-Etienne :

Cette constitutionnalisation était-elle dans le programme du candidat Macron, des députés Renaissance élus dimanche ? Que nenni. Politiquement, cet épisode montre le risque du quinquennat très (trop ?) parlementaire qui s'ouvre : une majorité macroniste condamnée à courir derrière la gauche et tous ses excès, sur les sujets sociétaux, et un gouvernement lui-même prisonnier de cet attelage. L'affaire a aussi pour but de voir quels députés, dans les groupes LR et RN, seraient tentés de s'y rallier. En fait, cette collusion NUPES-LREM montre les convergences « progressistes » de ces faux adversaires, comme le souligne Jean-Frédéric Poisson : 

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