Élisabeth Borne, Premier ministre ou première collaboratrice d’Emmanuel Macron ?
Ça y est, c’est fait. On a enfin l’oiseau rare, le mouton - ou plutôt la brebis - à cinq pattes, la perle rare. Élisabeth Borne est donc le nouveau Premier ministre. Elle est la vingt-quatrième personnalité et la deuxième femme de la Ve République à être désignée pour prendre possession de l’hôtel de Matignon, considéré comme une véritable lessiveuse pour ses occupants.
Celle qui fut, cinq ans durant, ministre des différents gouvernements d’Emmanuel Macron (Transports, Écologie, Travail) est une technicienne bardée de diplômes (X, Ponts), haut fonctionnaire, préfète, patronne de la RATP de 2015 à 2017. Aucun mandat électif, aucun poids politique, ce qui est un avantage pour Emmanuel Macron. Un avantage car cette bosseuse qui connaît ses dossiers ne fera pas d’ombre au Président. Peu de chance qu’elle lui fasse le coup de celui qui veut être calife à la place du calife. On serait méchant comme Sarkozy, on dirait qu’elle sera sa première collaboratrice, on va dire sa directrice de cabinet. Elle connaît le job puisqu’elle dirigea celui de Ségolène Royal, ce qui lui donne, vite fait et de fait, un label de gauche.
Son nom avait été soufflé, au lendemain du second tour de l’élection présidentielle. Et puis d’autres noms étaient sortis du chapeau médiatique : Marisol Touraine – on a eu peur, franchement -, Audrey Azoulay – charmante personne qui fait sans doute de l’excellent travail à l’UNESCO - et même la LR Catherine Vautrin - une horreur absolue pour les progressistes que sont les macronistes : elle avait manifesté contre le mariage homosexuel ! On pourrait se demander à quoi Emmanuel Macron a joué durant ces longues semaines. A-t-il trouvé du plaisir à faire gamberger tout le petit monde politique et médiatique, sachant que le bon peuple se moque probablement de cette désignation qui n’aura sans doute pas de conséquences sur le prix de l’essence à la pompe et du litre d’huile ? A-t-il vraiment hésité, coché, décoché, recoché les noms sur son petit carnet ? Ou bien cette attente était-elle calculée ? En amusant la galerie avec la désignation du successeur de Jean Castex, Emmanuel Macron a gagné trois semaines sur la campagne des élections législatives qui se tiendront les 12 et 19 juin prochains. C’est toujours ça de pris. Passons sur l'événement que serait la désignation d’une femme à Matignon : on s’étonne, en effet, qu’en France, en 2022, on en soit encore à s’esbaudir d’un tel événement qui ne devrait pas en être un.
On vante les capacités de négociation du nouveau Premier ministre. Peut-être. Néanmoins, on notera que le nom d’Élisabeth Borne est associé au licenciement des soignants non vaccinés. Très important, il paraît qu’il faut dire « Première ministre » et non « Premier ministre ». Effectivement, le progressisme est aux commandes du pays.
Georges Michel
Source : http://bvoltaire.fr
Commenter cet article