Celui qui appelait à décapiter Christine Kelly est… un antifa
Le 18 novembre 2021, la journaliste Christine Kelly, qui anime « Face à l’info » sur CNews, évoque un message personnel dont elle est la cible : « Le couperet tombera immanquablement sur votre tête bien faite. La guillotine médiatique est en marche. » D’autres qu’elle auraient hurlé au racisme systémique et à la misogynie d’État. Mais pas la reine Christine, qui se contente de tweeter en retour : « La volonté de me voir décapitée, la détermination de me l’envoyer par mail ne changera rien aux idées des uns et des autres. Chacun reste libre. Avec ou sans moi. »
La volonté de me voir décapitée, la détermination de me l’envoyer par mail ne changera rien aux idées des uns et des autres. Chacun reste libre. Avec ou sans moi.
— Christine KELLY (@christine_kelly) November 18, 2021
S’ouvrira bientôt le procès de l’apprenti coupeur de têtes, rapidement identifié par les forces de l’ordre. De qui s’agit-il ? D’un militant antifa, informaticien de métier, répondant au nom de Patrick B. et se définissant comme « militant antiraciste ». Petit détail : Patrick B. est camerounais. Comme quoi le racisme a le don de partout se nicher.
Il va sans dire que cette affaire n’a guère ébranlé le microcosme politico-médiatique. Et on imagine sans peine que si les rôles avaient été inversés, qu’un militant du Rassemblement national avait menacé une Rokhaya Diallo du même sort, la mobilisation humaniste aurait causé un peu plus de bruit. Au-delà de la sempiternelle question du deux poids deux mesures, argument certes pertinent, mais jusqu’à la corde usé, il paraît autrement plus intéressant de se poser quelques menues questions sur le féminisme antiraciste d’une mouvance si portée à la déconstruction du réel qu’elle en parvient à déconstruire son propre discours.
Tant qu’à faire, on remarquera que ceux qui tiennent la nomination d’Élisabeth Borne à Matignon pour une victoire de cette même cause féministe sont les mêmes à avoir fait barrage à une autre femme, Marine Le Pen, afin de l’empêcher d’accéder à l’Élysée.
Au fait, pourquoi ne pas laisser le mot de la fin à Christine Kelly qui, dans son dernier ouvrage, Libertés sans expression, affirme : « Nous sommes à l’heure où l’inversion des valeurs abîme la société : se trouvent paradoxalement menacés ceux qui sont des remparts contre les différentes formes de censure. Et si l’on ne peut ni convertir la bêtise en intelligence, ni interrompre ce désastre sous-estimé que sont les nouveaux intégrismes, au moins peut-on encore écrire des livres… »
Voilà qui est intelligemment et joliment dit. Vive Christine Kelly !
Nicolas Gauthier
Source : http://bvoltaire.fr
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