L'opinion publique, cet enfant immature, colérique et capricieux
Lorsque le temps des émotions sera passé et il passera vite, les relations avec la Russie vont sans doute, sur les plans économiques et commerciaux, se (re)normaliser assez vite. Pas deux semaines évidemment, mais pas non plus dans trente ans, ni vingt, ni dix, ni cinq.
Les enseignes commerciales qui suspendent leurs opérations en Russie vont les reprendre assez vite, j'en suis convaincu. Les chancelleries n'auront pas à reprendre le dialogue puisqu'en fait il n'est pas interrompu. Les sanctions européennes ne pourront pas durer longtemps compte tenu du fait qu'elles sont au moins aussi pénalisantes pour nous que pour les Russes.
D'ailleurs, lorsqu'on regarde à l'échelle mondiale, hormis les gesticulations de Macron, de quelques dirigeants européens, de Biden qui parle un peu et ne fait pas grand'chose, et des enseignes commerciales, le monde entier, qui condamne la guerre pour la forme, n'a pas l'air particulièrement bouleversé par les événements.
Nous sommes, nous autres Français, soumis à un tapage médiatique permanent qui fausse notre perception en nous faisant croire qu'il y aurait désormais la Russie d'un côté et de l'autre le reste du monde. Rien n'est plus faux. Nous sommes dans le temps du pathos et de l'exhibitionnisme émotionnel et cherchons à nous convaincre, par des biais de perception divers, que tout le monde partage nos émotions parce que ça nous rassure.
Comme avec le Covid, nous avons dans un premier temps surréagi en croyant tout de suite à l'apocalypse, virale hier, nucléaire aujourd'hui. Parce que nous sommes des populations immatures et infantiles, habituées à n'être jamais dérangées dans notre petit confort de gros bébés, et dès qu'un élément survient qui ne nous plaît pas, on trépigne, on chouine, on crie, on s'agite, on panique et on fait un gros caprice.
Nous avons collectivement 4 ans d'âge mental.
Commenter cet article