Un variant d’Homo festivus, Homo vaccinus…
C’est avec une immense tristesse que nous vous annonçons la disparition d’Homo festivus. Allons, festivus n’est pas tout à fait mort, rassurez-vous. Festivus demeure et demeurera toujours parmi nous car il nous revient sous une nouvelle forme, un nouveau variant : Homo vaccinus. Vaccinus reprend les codes fondamentaux de festivus ; plus précisément, en termes darwiniens, Homo vaccinus s’est adapté à son environnement. Pour paraphraser Philippe Muray sur la fête, la vaccination « qui était une rupture dans le continuum de la vie quotidienne est devenue le tout de la vie quotidienne ».
Toutes choses restant égales et les deux dernières années écoulées faisant jurisprudence, Homo vaccinus, nous y arrivons. Le Dr Anthony Fauci, principal expert en matière de maladies infectieuses du gouvernement américain, une sorte de super-Véran du Covid, a annoncé récemment, sur la chaîne CNN, la possibilité de vaccinations récurrentes, dites de rappels intermittents selon lui, au cas où « l’immunité induite par la vaccination diminue, […] une dose supplémentaire est indiquée, à l’instar de ce qui se fait avec le virus de l’influenza [le virus de la grippe, NDLR], pour une mise à niveau au fil des ans ». Cette annonce fait écho à celle du PDG du groupe Pfizer, Albert Bourla, pour qui il y avait de fortes chances que des doses de « rappel » soient nécessaires chaque année.
Pour Fauci, alors qu’à l’heure actuelle « un vaccin complet, par définition, correspond aux deux doses initiales des vaccins Pfizer et Moderna et à une seule dose du vaccin Johnson », la possibilité existe que des injections de rappel soient nécessaires pour être complètement vacciné. Il a aussi déclaré que son équipe continuerait à suivre les données et à surveiller la réponse immunitaire contre le Covid après cette dose supplémentaire : « Une troisième injection pour un vaccin ARNm devrait faire partie du régime standard actuel et non être un complément. » R.I.P, donc, la qualification de rappel.
En république sanitaire, nous orientons-nous vers une telle prise en charge de la pandémie ? Les paris sont ouverts. À la troisième dose succédera-t-elle une quatrième, puis des injections automatiques à intervalles réguliers, à l’instar, comme le formule l’expert Fauci, du virus de la grippe ? Sauf que, pour la grippe saisonnière, le passe républicain n’était pas d’actualité. Pour le Covid, l’injection conditionnant le passe, irons-nous, auquel cas ce scénario se concrétiserait, vers un passe saisonnier ? Nous orientons-nous vers la mutation d’Homo festivus en Homo vaccinus, dont l’existence républicaine sera conditionnée par ce passe permanent ?
Des extraits terriblement prémonitoires de La Peste, d’Albert Camus, nous font également méditer sur Le Mythe de Sisyphe, du même Camus : « Les malades mouraient loin de leur famille et on avait interdit les veillées rituelles. » « Alors que le prix de toutes choses montait irrésistiblement, on n’avait jamais tant gaspillé d’argent. » « Les foyers d’infection sont en extension croissante. À l’allure où la maladie se répand, si elle n’est pas stoppée, elle risque de tuer la moitié de la ville avant deux mois. » Homo vaccinus pousse son passe au sommet d’une montagne, d’où il finit toujours par retomber en même temps que son immunité.
Entre la peste et le choléra, le passe et le corona, la servitude volontaire et la servitude sanitaire, il faudra probablement un jour choisir.
Pierre Mylestin
Source : http://bvoltaire.fr
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