Pétition contre l’extrême droite : une indignation à géométrie variable
C’est une loi des périodes électorales, très suivie avant les présidentielles : le marché de l’indignation s’affole, les motifs se multiplient, les réactions s’enflamment. Ainsi, 35 associations de journalistes issues des titres les plus en cours s’alarment-elles, dans une tribune publiée ce 18 novembre, dans Le Figaro, « des actes de menaces et d’intimidations de l’extrême droite ». Jusqu’à interpeller le gouvernement et « l’ensemble des forces politiques ». Des journalistes du site Streetpress auraient été pris pour cible par un groupuscule néonazi qui leur aurait accolé « une cible sur la tête » ! Évidemment inadmissible et signe de l’ensauvagement ambiant. Boulevard Voltaire, qui s’est scandalisé de ce procédé appliqué à Zemmour sur les affiches des antifas lors de sa visite à Nantes, n’a pas changé d’avis. Qu’il nous soit tout de même permis de remarquer que, curieusement, les sociétés de journalistes ont été bien silencieuses face aux scandaleuses affiches anti-Zemmour de Nantes. Le texte de la pétition n’est pas clos. Nos plumes indignées passent justement sans transition des néonazis à… Zemmour, un bond manipulatoire qu’on a le droit de trouver malsain. Le presque candidat n’a-t-il pas refusé l’entrée d’un meeting aux envoyés de Sud-Ouest ? Mais Zemmour n’est pas le premier ni le dernier homme politique à chahuter les journalistes, voire à interdire à certaines équipes l’entrée de ses meetings. Boulevard Voltaire se fera, du reste, un plaisir de tester cette ouverture d’esprit durant la campagne.
Pendant ce temps, le magistrat Charles Prats, l’homme qui dénonce les milliards envolés de la fraude sociale, fait l’objet d’une inspection disciplinaire sur ordre du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti. Une inspection très très politique, comme nous l’écrivions. Parce que Prats s’exprime, parce qu’il s’en prend aux fraudeurs et défend l’intérêt général. « Cessons les pressions sur le juge Charles Prats », réclament, dans Le Figaro, ce 18 novembre, les dangereux activistes Jean-Christophe Lagarde (UDI), Bruno Retailleau (LR), Hervé Marseille (UC), Philippe Juvin (LR), François-Xavier Bellamy (LR) et Olivier Marleix (LR). Curieusement, cette incroyable affaire Charles Prats, qui a le parfum d’une affaire d’État, ne mobilise pas excessivement nos sociétés de journalistes. Deux poids deux mesures face à des Français qui sont… tout sauf dupes.
Marc Baudriller
Source : http://bvoltaire.fr
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