Le covido-sceptique Eric Clapton maintenant pourchassé pour racisme et positions anti-avortement !
Si certains vieux rockers en ont encore sous la pédale, les brigades de la répression du vice et de la promotion de la vertu, elles, ne prennent qu’assez rarement de vacances. La preuve par Eric Clapton, déjà cité en ces colonnes, qui se trouve à nouveau en butte aux ligues de bienfaisance.
Le Covid, pour commencer, alors que l’homme est vacciné, même si se plaignant d’effets secondaires – l’engourdissement des doigts peut être fâcheux pour qui veut taquiner le manche à six cordes –, le voilà maintenant accusé de financer un mouvement « antivax », information reprise en boucle par les réseaux sociaux, sans même qu’aient été prises les plus élémentaires des précautions ; soit ce fameux « fact checking ».
De fait, notre gentleman-farmer n’a fait que donner mille livres sterling et prêter son van à un groupe dont le seul crime consiste à donner des concerts en plein air. Et Cambel McLaughlin, son leader, de préciser : « Nous sommes très heureux de vous annoncer qu’un des plus grands musiciens encore en vie nous a aidés à tenir le coup après les dégâts de la police lors de notre dernier concert. » Lequel, tenu à Hyde Park le 24 avril dernier, a été interrompu par une police dont l’efficacité est déjà moins véloce dès qu’il s’agit d’arrêter les voyous…
Puis les accusations récurrentes de racisme depuis qu’Eric Clapton, lors d’un concert donné à Birmingham, le 5 août 1976, a pris la défense d’Enoch Powell, sorte de Jean-Marie Le Pen britannique. Et là, comme on n’est toujours trahi que par les siens, c’est le bluesman Robert Cray, qui doit à peu près tout à Clapton, le tube « Old Love » (1989), composé en commun, qui contribue à lancer sa carrière, sans compter les innombrables tournées où il ouvre pour le ténor. Motif de la dispute ? Quelques vers de la chanson écrite avec Van Morrison, « Stand And Deliver » : « Veux-tu être un homme libre ? Ou veux-tu être un esclave ? Veux-tu porter ces chaînes jusqu’à la tombe ? »
Du coup, au terme d’un mail des plus froids, Robert Cray reproche à Eric Clapton une sorte de « réappropriation culturelle » de l’esclavage et lui fait savoir qu’il n’assurera pas la première partie de sa prochaine tournée américaine. Pire encore, les positions « conservatrices » de son bienfaiteur, toujours selon Robert Cray : « Il y a une photo au Madison Square Garden de New York, après un concert, avec B.B. King sur une chaise, Jimmie Vaughan, moi-même, Eric derrière et le gouverneur Greg Abbott… »
Mais qui est cet intrus ? Tout simplement le gouverneur du Texas, Greg Abbott, républicain conservateur, devenu paraplégique lorsqu’un arbre lui est tombé dessus en plein jogging – comme quoi le sport, c’est bien, mais pas trop. Pour le reste, ce gouverneur texan est contre l’immigration clandestine et l’avortement, tout en intimant l’ordre aux écoles de bannir tout ouvrage faisant la promotion de l’homosexualité. On ajoutera que, soutien de Donald Trump, Greg Abbott refuse de céder aux injonctions du tout sanitaire en matière de Covid.
Alors, Eric Clapton, rétif à l’avortement ? Nul ne le sait, mais né d’une mère âgée de seize ans, dont les parents l’élevèrent comme père et mère tout en lui faisant croire que cette jeune fille était sa sœur, nul doute que le futur Slowhand ait tôt appris le prix de la vie ; lui qui, selon les actuels canons de bienséance, aurait dû être zigouillé dans le ventre maternel.
Devant la polémique, Clapton affirme, avec un flegme tout anglais : « Au cours de l’année écoulée, il y a beaucoup de gens qui m’ont tourné le dos. Et cela m’a obligé à faire le tri dans mes amis, et m’a permis d’affiner mes relations. […] Cela n’a fait que me rendre plus déterminé. Je suis au courant de la campagne de dénigrement de Rolling Stone [le magazine des radicaux chics américains, NDLR], et c’est un compliment quand ce genre de remarque vient de certains médias. »
Et de conclure en rappelant que, dans le même temps, il n’avait « jamais reçu autant de soutiens ». En attendant, Eric Clapton vient d’enregistrer un nouvel album très confiné, le seul public consistant en sa chère et tendre épouse. Soit du velours et de la finesse, face à ce monde sans tendresse…
Nicolas Gauthier
Source : http://bvoltaire.fr
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