Joe Biden : youpi, c’est la fête !
N’ayons pas peur des mots : depuis samedi soir, c’est la fête. Tout à la fois Pâques, 14 Juillet et Noël. Comme un package festif. Une sorte d’avant-goût de ce que sera la grande teuf mondiale, le jour où le virus sera vaincu. En attendant, c’est Trump, cette espèce de bête du Gévaudan qui mange les enfants et parle mal, qui a été terrassé. Il fallait que ça explose, que ça exulte, que ça… Enfin, vous voyez ce que je veux dire. Ça ne pouvait plus attendre. Il fallait annoncer la victoire de Biden. La nouvelle est arrivée en France comme une sorte de déconfinement à domicile. Une invitation à partager l’enthousiasme de cette scie de Nicole Bacharan, préposée inamovible à la défense du parti démocrate américain sur nos plateaux télé et radio, et de tant d’autres commentateurs.
Et c’est là que le miracle s’est produit. Jusqu’alors, il s’agissait de battre Trump. Peu importait, finalement, l’homme qui portait cet espoir, que dis-je, cette espérance. On avait trouvé Joe Biden. Il ferait bien l’affaire. L’homme, d’apparence plutôt falote, jusqu’alors, semblait passer entre le mur et le papier peint de la Maison-Blanche qu’il avait fréquentée durant huit ans sous Obama. Eh là, subito, on a découvert toutes les vertus de ce charmant monsieur d’un certain âge, comme on dit aujourd’hui. Plus question de dire que s’il va au bout de son mandat, il aura alors 82 ans révolus. L’âge devient même un atout. Son premier mandat de sénateur remonte à 1972 (an 5 av. Macron). Presque quarante années de vie politique, c’est de l’expérience en barre. De la sagesse certifiée sur facture. Tout le contraire de l’autre dingo. En plus, il est catholique. Mais attention, un catholique ouvert : son premier message est à l’adresse des « communautés » diverses et variées. Pas le genre de la juge que Trump a nommée in extremis à la Cour suprême. C’est aussi l’art d’être grand-père qui entre à la Maison-Blanche. On n’avait pas connu ça depuis longtemps. Zappons pudiquement le fiston qui ne serait pas blanc-blanc dans ses affaires pour s’émouvoir de la petite-fille qui se jette dans les bras de son daddy : « Trop mignon », s’exclame, dès potron-minet, sur le plateau de BFM TV, la journaliste de service, si l’on peut dire ainsi. Trop mignon ! Tout un programme politique, finalement. Enfin, on verra bien…
En 2017, chez nous, c’était la jeunesse – celle d’Emmanuel Macron – qui était un atout, un plus, un must, comme celle – relative – d’Obama, en 2008. L’inexpérience, aussi. On ne ferait jamais plus de politique comme avant. Mieux : c’était la fin de la politique, comme d’autres avaient vu, jadis, la fin du tragique et de l’Histoire. Quelques crises plus tard, on a vu, on a vécu. Aujourd’hui, c’est la vieillesse, si l’on peut encore s’exprimer ainsi, qui semble à la mode. La mode, c’est comme la queue du chien : ça va, ça vient. En attendant, youpi, la fête ! En respectant les gestes barrières, of course.
Georges Michel
Source : http://bvoltaire.fr
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