Traoré, Floyd : notre époque a les héros qu'elle mérite
Depuis plusieurs jours, on n'entend plus parler que de Floyd l'Américain, et Traoré, le « Français » d'adoption, avec des trémolos dans les voix des journalistes, politiques, people invités à s'exprimer sur ce sujet. Et les pleurs se joignent des deux cotés de l'Atlantique pour regretter la disparition brutale de ces deux personnes de couleur, fauchées dans la force de l'âge.
« Nous pleurons George Floyd », a proclamé hier un Boris Johnson presque éploré. Mais pourquoi une telle émotion pour ces deux cas ? Certes, la brutalité des interpellations est peut-être contestable. Mais combien y-a-t-il eu de cas identiques aux États-Unis ces dernières années, sans que personne ne verse une larme dans les chaumières ? Car lorsque ce sont des « minorités visibles » qui sont victimes de brutalité, le soupçon de racisme déchaîne immédiatement les communautés concernées, les médias, et les groupuscules d’extrême gauche. Du coup, les interpellés deviennent les martyrs d'une police raciste et xénophobe. Comme si les deux individus concernés étaient des victimes innocentes. Mais examinons plutôt leur palmarès judiciaire :
- Floyd a été plusieurs fois condamné pour braquage, agressions à main armée, trafic de stupéfiants.
- Traoré a lui été condamné 17 fois, pour braquage, trafic de stupéfiants et, pour finir, tentative de viol sur son co-détenu.
Les deux étaient donc bien loin d’être de malheureuses victimes de l'acharnement policier, ils étaient des délinquants violents et multirécidivistes. Comme d'ailleurs les frères de Traoré que l'on voit sur tous les écrans haranguer les foules pour casser du flic.
Ceci étant dit, et sans justifier bien entendu leur mort violente, je me risque à déduire que la vie extrêmement risquée que se sont choisis ces deux personnes augmente les probabilités de mort violente. Que je serais bien plus sévère avec les policiers s'ils avaient agi ainsi avec des personnes innocentes, ou coupables de délit mineurs : dans les deux cas, il s'agit de personnalités connues pour leur violence et leur dangerosité. Je ne peux donc blâmer totalement des agents qui, s'ils ont bien commis des bavures dans ces deux cas, sont aussi des hommes, des pères de famille, et que la peur de perdre la vie face à de tels individus a pu les conduire à la faute.
Curieuse époque, qui se choisit de tels héros, pourvu qu'ils cadrent avec l'instinct victimaire des uns, l'idéologie antiracistes des autres.
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