L'expropriation des fermiers blancs causera la ruine de l'agriculture sud-africaine
C’est un sujet récurrent qui prend de plus en plus de consistance. Sous prétexte de réparer un préjudice, le gouvernement de Pretoria, - pardon, désormais il faut dire Tswané -, envisage sérieusement d’exproprier sans indemnités les fermiers blancs, principalement afrikaners, qui nourrissent le pays, et lui apportent des devises grâce aux exportations. Sans que cela ne provoque la moindre indignation au plan international, si ce n’est l’Australie par la voix de son premier ministre, et les États-Unis par celle de Trump. Le plus consternant est que le contre-exemple spectaculaire du Zimbabwe ne semble pas avoir servi de leçon. On assiste là, dans cette affaire, à une vraie séquence à caractère racial, discriminante, qui ne vise que les fermiers blancs. Ces derniers, qui assurent l’essentiel de la production agricole et qui exportent les surplus de leurs productions, déjà menacés par la sécheresse et souvent victimes d’assassinats ciblés dans des conditions d’une barbarie inimaginable, vont devoir, peut-être, rendre leur tablier. On dénombre en vingt ans plus de 1.700 assassinats, ce qui est énorme à l’échelle de cette frange marginale de la population. Il est plus risqué d’être un fermier blanc au Transvaal, au Limpopo ou dans la province de « l’État libre d’Orange », que de traverser le périphérique les yeux bandés, à une heure de pointe ! À croire que l’exemple de l’ex-Rhodésie ne sert à rien aux yeux du président sud-africain, Cyril Ramaphosa. Ce dernier, pour complaire à l’aile gauche de son parti l’ANC, et aux extrémistes de Julius Malema, l’excité raciste, chef de l’Economic Freedom Fighters (EFF), veut les exproprier sans indemnisation. Les mêmes causes produiront les mêmes effets. Le Zimbabwe, jadis prospère grâce à ses fermiers blancs, les « Rhodies », connait la famine et ne survit que grâce au plan alimentaire mondial des Nations Unies, le PAM. Payé par qui ? Devinez…
L’idéologie tue l’économie
C’est comme au Venezuela, l’idéologie tue l’économie. Voici les chiffres, éloquents, de l’ex-prospère Rhodésie : pour le maïs, en vingt ans, la production s’est effondrée, passant de 2 148 000 tonnes à 777 000, idem pour le blé de 324 000 à 90 000 tonnes, pareil pour le soja de 79 000 à 29 000 tonnes, et le coton 90 000 tonnes de moins ! Cherchez l’erreur. En 1980, au moment de la passation de témoin entre la minorité blanche et la majorité noire emmenée par cet incapable de Robert Mugabe - encore que, déjà, 2 ans auparavant Ian Smith s’était retiré au profit de l’évêque Abel Muzorewa, un noir modéré - il y avait plus ou moins 180 000 Blancs. On en compte aujourd’hui moins de 30 000, dont beaucoup de retraités n’ayant plus aucune famille pour les accueillir. Les fermiers qui étaient 6 000, sont réduits à la portion congrue. Demain, en RSA, avec le Black économicempowerment, la discrimination dite positive, en fait raciale, qui favorise les noirs par rapport aux autres couches de la population sud-africaine, métis compris, les fermes seront remises à des exploitants noirs qui n’ont pas forcément les compétences techniques pour exploiter des domaines agricoles. Et tout ça au nom d’une hypothétique spoliation historique, dont les Européens se seraient rendus coupables. Or, la plupart des terres défrichées par les colons venus de Hollande ou de France au XVIIe siècle, lesquels remontèrent vers le nord pendant les deux siècles suivants, n’appartenaient à personne. Les grandes migrations bantoues commençaient à peine. C’est le même schéma qu’en Algérie, où les Pied-noir ont assaini la plaine de la Mitidja, et qui n’avaient plus, en 1962, que leurs yeux pour pleurer. L’association Afriforum qui défend la culture afrikaner, comme le syndicat solidarity, ont déposé une plainte auprès de la haute Cour de la province du Gauteng, la plus riche du pays, l’ancien « Witwatersrand », au cœur de l’Afrique du sud. Il reste encore une petite chance, bien mince lueur d’espoir,d’échapper à ce drame. C’est, d’une part les recours en justice que ne manqueront pas de faire, eux aussi, les syndicats d’exploitants, et l’éventuelle modification ou non de la constitution qui garantit « noir sur blanc », si l’on peut dire, la propriété privée. Et si cela devenait possible d’exproprier les fermes, de spolier leurs propriétaires, ne le serait-ce pas, également, dans les secteurs miniers et industriels ? Et là, le pouvoir noir pourrait se heurter à des groupes internationaux puissants, gros pourvoyeurs d’investissements et d’emplois dans les mines et les usines d’automobiles, notamment.
Un chômage qui risque de s’aggraver
Et l’Afrique du sud, avec un taux de chômage très élevé, touchant noirs et blancs, encore plus les premiers que les seconds, a besoin d’investissements. Complètement à côté de la plaque, le Ramaphosa, qui fut pourtant lui-même un homme d’affaire avisé, profitant de la transition post-apartheid pour s’enrichir. Il déclarait récemment en visite dans le Kwazulu-Natal, qui fut le fief du chef Buthelezi et de son parti l’Inkhata, électoralement en chute libre, « L’épidémie(du corona) nous donne une chance de redistribuer des biens à une élite noire ». Cette élite, qui compte plus ou moins de 3 à 4 millions de petits notables embourgeoisés depuis la fin de l’apartheid - les obligés de l’État-parti ANC, les fameux « black-bling-bling » -, des profiteurs qui roulent en BMW ou Mercedes, et dont les femmes sont couvertes de bijoux rutilants de la tête aux pieds, cette pseudo « élite » est incapable, oui incapable, comme ses alter-égo zimbabwéens, de faire fonctionner des entreprises agricoles. Si le pays marche encore - pas tout à fait, tout de même avec l’incurie d’Eskom, la compagnie publique d’électricité - il le doit aux ingénieurs, aux cadres blancs qui ne sont pas encore partis, comme 20 000 des leurs en Australie, notamment du côté de Perth. Ou qui n’ont pas encore répondu positivement aux offres foncières alléchantes du camarade Poutine, ou à celles du Mozambique voisin, eh oui, qui offre des terres pour 99 ans aux fermiers afrikaners qui voudraient bien transmettre leur savoir-faire aux agriculteurs africains. Alors, de grâce Ramaphosa, pensez à votre peuple, pensez à l’avenir de TOUS ses enfants, regardez autour de vous. En expulsant les agriculteurs afrikaners, vous tueriez la poule aux œufs d’or.
Jean-Claude Rolinat - Membre du Bureau politique du Parti de la France
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