Garde à vue 5 étoiles : une nuit avec Carla Bruni en cadeau !

La Justice, c’est vraiment cool !
Bon, si t’es un pauvre commerçant qu’a logé une balle dans la cafetière d’un gus entré dans ta boutique en te menaçant de son AK-47, t’es mal. En gros, t’es foutu. Et ta garde à vue, crois-moi, tu vas t’en souvenir.
Si t’es un boulanger qui a travaillé le dimanche pendant les vacances d’été pour assurer le pain aux caves de ton bled, pareil : tu n’échapperas pas à la Justice-de-ton-pays.
Mais, en revanche, si tu es soupçonné d’avoir récupéré 50 millions en cash auprès d’un dictateur africain pour tricher à une élection présidentielle, puis, une fois devenu Président grâce à cette tricherie, d’avoir enclenché une guerre pour effacer toutes traces de ladite transaction, engageant 4.200 militaires français pour mettre en œuvre plus de quarante avions, une vingtaine d’hélicoptères, une dizaine de bâtiments de combat et de soutien dont le porte-avions Charles-de-Gaulle et un bâtiment de projection et de commandement, l’aviation française effectuant au moins 2.350 sorties, pour un coût estimé de 300 à 350 millions d’euros – et je passe sur les morts libyens, jamais décomptés -, alors, là, ben, en pleine garde à vue, on t’invite à rentrer dans ton douillet chez-toi, pour retrouver les bras aimants d’un ex-top-modèle.
Je m’interroge. Il va quand même falloir qu’on explique au peuple français – 70 millions de justiciables – pourquoi, peut-être pour la première fois dans l’Histoire, un gardé-à-vue en bonne santé rentre chez lui pour la nuit. Les cris de « deux-poids-deux-mesures » qui montent de la foule ne font que s’amplifier, semaine après semaine, et ce, depuis des années…
Il faut jeter un œil aux archives de Boulevard Voltaire pour retrouver les horreurs qu’ont vécues les manifestants de la Manif pour tous en terme de garde à vue et d’arrestations intempestives. À l’époque, il suffisait d’avoir au fond de son sac à main un drapeau de LMPT pour se retrouver en panier à salade. Et le deux poids deux mesures, c’est aussi en faveur de la racaille de gauche. Quand six cents « antifas » mettent à sac la ville de Rennes, seuls six se retrouvent en garde à vue… mais quand un Veilleur a le malheur de déplaire à Christiane Taubira, c’est direct dans la case prison.
Flash-back. Nous sommes en 1259. Trois jeunes nobles chassent le lièvre dans le bois d’une abbaye, ils s’égarent et tirent leur gibier dans le bois du seigneur de Coucy. Après les avoir attrapés, Coucy les fait pendre. Les abbés, très énervés, se tournent vers le saint roi Louis IX, qui convoque le seigneur de Coucy à la cour et l’emprisonne à la tour du Louvre.
Jacques Le Goff raconte la suite :
« Les seigneurs, choqués de la punition, supplient Saint Louis d’avoir pitié de leur pair. Saint Louis ne les écoutera qu’à demi, il fait libérer Enguerrand de Coucy mais le condamne à verser 10.000 livres d’amende – une somme énorme -, le contraint à partir trois ans en croisade et l’enjoint de faire construire deux chapelles dans lesquelles tous les jours des prières devront être chantées pour l’âme des trois jeunes gens. »
Saint Louis venait d’inventer la justice aussi forte avec les forts qu’avec les faibles.
En 1259.
Mais ça, c’était avant.
Robin de la Roche
Source : http://bvoltaire.fr
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