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Le blog politique de Thomas JOLY

François Fillon à la tête d’une candidature en faillite ?

2 Février 2017, 07:12am

Publié par Thomas Joly

François Fillon ? Quelle rigolade, entre ordalie et guignolade. On dirait Pierre Richard, le Pignon de La Chèvre, film hautement jubilatoire de Francis Veber. Le mec est dans les sables mouvants, coule, mais ne bouge pas, car s’il bouge, il coule plus vite encore. Ou, dans le même registre, un autre Pignon, dans un autre film scénarisé par le même Francis Veber et, là, incarné par Jacques Brel, accroché à la gouttière : « Je glisse, monsieur Milan, je glisse ! » Ça, pour glisser, ça glisse. Laisse aller, c’est une valse, comme dirait Manuel.

Comme l’affaire avance à la vitesse d’une série télé américaine – à côté, House of Cards, c’est Chapi Chapo –, tentons de résumer les épisodes précédents, à destination de nos lecteurs les plus distraits : François Pignon glisse de la gouttière vers les sables mouvants. Et le pire, c’est que sa Penelope l’enfonce un peu plus.

En juin 2008, devant les caméras de France 2, pour l’émission À vous de juger, elle assure, à propos de la collaboration d’avec son ex-futur président de mari : « Je n’ai pas de rôle, voilà. Je l’accompagne de temps en temps, comme ça, ça se limite à ça. » Puis, en 2016, elle affirme au Bien public, organe de presse au titre en forme de blague, vu les circonstances : « Jusqu’à présent, je ne m’étais jamais impliquée dans la vie politique de mon mari… »

Le problème, c’est qu’aujourd’hui, il s’agit vaille que vaille de démontrer le contraire. Cité par l’AFP, un proche collaborateur de François Fillon explique que « faire remonter la voix du terrain, la voix des électeurs, la voix de la Sarthe » faisait partie des missions de Penelope. Ce qui peut aussi signifier qu’elle palpait 7.000 euros par mois, juste histoire de passer ses journées au bistrot et d’en faire remonter les ragots de comptoir au palais Bourbon, institution qui, tel que son nom ne l’indique pas forcément de prime abord, n’a rien d’un bar à whisky, fût-ce pour une Anglaise.

Après la mère, les enfants, paraît-il, salariés grâce à l’argent du contribuable en tant qu’avocats, alors qu’ils n’étaient qu’étudiants en droit. Puis, Marc Joulaud, maire de Sablé-sur-Sarthe et éternel dauphin de François Fillon, tout comme ce dernier le fut de Joël Le Theule ; Marc Joulaud, le seul susceptible de dédouaner monsieur et madame Fillon, mais qui persiste à jouer au mort. On en saura sûrement plus dès qu’il aura fini d’être auditionné par la justice, ce mercredi.

Du côté des Républicains, il y a de l’eau dans le gaz et du mou dans la corde à nœuds. Faudra-t-il trouver à François Fillon un remplaçant de dernière minute ? Un Alain Juppé qui a poliment décliné l’invitation ? Un Nicolas Sarkozy, dont la rate doit être actuellement en fin de vie, pour cause d’hilarité persistante ? Les demoiselles de Sens commun, aujourd’hui condamnées à se lapider à grands coups de figues molles pour avoir soutenu ce potentiel turlupin, plutôt que de s’être battues pour leur candidat naturel, Jean-Frédéric Poisson ?

Philippe Gosselin, député LR de la Manche, évoque ainsi l’urgence consistant à « réfléchir à toutes les hypothèses », sachant que « gouverner, c’est prévoir », ou de l’art de dire, avec des mots choisis, que la candidature de François Fillon a du plomb dans l’aile. Dans cette perspective demeure, évidemment, l’option Jean-François Copé : il est moins fort que Fillon dans l’art du pipeau, mais au moins est-il pianiste émérite.

Remarquez, il y a un reproche qu’on ne saurait faire à François Fillon : celui consistant à ne pas avoir le sens de la famille. En espérant, toutefois, que cette dernière lui sera reconnaissante des sacrifices qu’il aura consentis pour elle, quand il sera à la retraite ; ce qui ne saurait tarder.

Nicolas Gauthier

Source : http://www.bvoltaire.fr

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