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Le blog politique de Thomas JOLY

Primaires de la gauche : vous reprendrez bien un peu de cannabis ?

19 Janvier 2017, 07:11am

Publié par Thomas Joly

Pour éviter d’affronter les vrais problèmes du pays, les candidats à la primaire de la gauche nous ont offert une de ces aimables diversions dont ils raffolent, avec un sujet très apprécié au zinc des bistrots, style burkini ou heure d’été : la légalisation du cannabis.

Curieusement, aucun des autres candidats n’a fait remarquer qu’il suffisait de regarder Jean-Luc Bennahmias cinq minutes pour appréhender les ravages du tétrahydrocannabinol. Alors, chacun y alla de son avis, à commencer par Benoît Hamon, chaud défenseur de la légalisation au motif premier que le « tout-répressif » est inefficace. Dame ! Vu que, chez nous, on peut être interpellé dix fois pour trafic sans faire un seul jour de prison, on peut difficilement le contredire… Le cannabis jouit, chez les bobos, d’une indulgente réputation de drogue douce. Mais la douceur, c’était au temps de Rimbaud, parce qu’aujourd’hui les croisements de plants permettent de mettre sur le marché des concentrations de THC hallucinantes, c’est le cas de le dire.

Et il est avéré que la quasi-totalité des consommateurs réguliers de cocaïne et d’héroïne ont d’abord consommé régulièrement du cannabis. Sans doute une consommation récréative, occasionnelle, comme un cognac du samedi soir, chez un adulte, ne lui fait probablement pas courir grand danger.

Mais il n’en est pas de même pour les adolescents et les adultes jeunes car, jusqu’à 25 ans environ, le cerveau continue à se développer et, de ce fait, la consommation dans cette tranche d’âge accroît la dépendance (en fréquence et en intensité) et l’impact cérébral, cognitif et émotionnel. On parle, alors, de syndrome « amotivationnel », qui se manifeste comme une perte de contact et d’élan vital, conduisant progressivement à l’abandon scolaire et au repli social. Pathologie souvent associée à une méfiance paranoïde pouvant confiner au délire de persécution chez un jeune initialement normal, et chacun connaît au moins une famille ravagée par ce fléau. Aujourd’hui, les psychiatres sont quasiment unanimes pour affirmer une association claire entre consommation de cannabis et développement ultérieur de troubles psychotiques, notamment la schizophrénie, chez la personne saine.

Moins graves, d’autres études montrent aussi que la légalisation du cannabis provoque une augmentation du nombre de fumeurs, en particulier dans les catégories de population qui y ont moins accès lorsqu’elle est illégale, comme les femmes et les jeunes adultes. Donc, si les vœux abolitionnistes des Hamon, Pinel, Bennahmias ou Rugy se réalisaient, on pourrait voir un jour au ministère de la Santé deux bureaux contigus : celui de la lutte contre le tabac et celui de la dispensation du cannabis…

Bien sûr, le caractère électoraliste de cette attitude, propre à mobiliser une population plutôt abstentionniste, n’échappe à personne. Et elle a un intérêt collatéral, bien pointé par Huxley dès 1932 à propos de la liberté sexuelle : « Le dictateur fera bien d’encourager cette liberté-là. Conjointement avec la liberté de se livrer au songe en plein jour sous l’influence des drogues, du cinéma et de la radio, elle contribuera à réconcilier ses sujets avec la servitude qui sera leur sort. »

Richard Hanlet

Source : http://www.bvoltaire.fr

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M
Valls est un pitoyable clown dont les Français doivent se débarrasser au plus vite.
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