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Le blog politique de Thomas JOLY

Débat Valls-Hamon : petites joutes entre amis…

26 Janvier 2017, 07:25am

Publié par Thomas Joly

Le combat promettait d’être sanglant. Déjà, à l’issue de la première manche, par médias et équipes de campagne interposés, les deux protagonistes en lice pour le combat final de la primaire de la gauche ne s’étaient rien épargné. Invectives, sous-entendus, allusions perverses : tout était bon pour affaiblir le concurrent. Restait à savoir cependant qui, du « petit Ben » ou de « Manu le Barcelonais », enverrait, lors de la dernière rencontre télévisée, son adversaire au tapis et porterait, en même temps, l’estocade finale au club dont ils sont tous deux issus : le Parti socialiste.

Comme dans ce genre d’affrontement, les parieurs étaient nombreux. La cote de Benoît Hamon était, au départ, la plus élevée. Le résultat obtenu lors de la première manche, ainsi que les ralliements d’entre-deux-tours, en faisaient un favori facile même si son style et son programme n’étaient pas sans comporter des failles. Manuel Valls, de son côté, fidèle à lui-même, promettait une lutte sans merci et se battrait jusqu’au bout.

Comme prévu, les hostilités débutèrent à 21 heures sous le contrôle de nos arbitres du système. Et pourtant, c’est une suite de pétards mouillés qui allaient exploser tout au long de la soirée. Ce fut, en effet – du moins les candidats s’y employèrent -, assauts d’amabilités et larges recherches de consensus.

Pourtant, il ne fallait pas s’y tromper. Les divergences, entre ces deux prétendants d’une gauche irréconciliable, étaient bien présentes, même dissimulées derrière des mots, des phrases et même des idées parfois alambiqués et à la limite du compréhensible.

Ainsi avons-nous vu, d’un côté, un Benoît Hamon porteur des idées d’une gauche utopique, une gauche à contre-courant d’une réalité vécue dramatiquement par de nombreux Français. Une gauche qui promet et qui dépense sans jamais dire comment elle financera son rêve. Mais tous les contribuables qui se trouvaient devant leur téléviseur l’avaient déjà compris et ne furent pas surpris d’entendre Manuel Valls qualifier son challenger de « candidat de la feuille d’impôt ».

De l’autre, l’ancien Premier ministre, dont les positions, souvent situées aux antipodes de son adversaire du moment, ne faisaient que nous promettre la poursuite d’un quinquennat laborieux et destructeur. Et pour faire bonne mesure, il se qualifiait lui même de « candidat de la feuille de paie ». Un qualificatif que n’aurait pas renié, en son temps, un certain Nicolas Sarkozy.

Sans doute, au lendemain de ce débat qui s’est révélé confus, loin des préoccupations de tout un chacun et sans véritable vision d’avenir, se trouvera-t-il des commentateurs pour estimer que l’essentiel a finalement été sauvé : la survie de la maison PS.

Et, de fait, la ligne blanche, que nos compétiteurs semblaient avoir franchie en ce début de semaine à plusieurs reprises, a été soigneusement évitée. Sans doute, dès lundi prochain, les deux candidats se retrouveront-ils pour voguer de concert vers de nouvelles aventures électorales. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Comment, au-delà de divergences politiques qui restent fondamentales, ne pas ruiner un avenir qui, à n’en pas douter, devra comporter bien des accommodements. Mais il est vrai que la maison socialiste risque fort d’avoir de nombreuses années devant elle pour rebâtir un projet collectif qui saura préserver les intérêts de tous. Alors, si au terme de ce débat il fallait désigner un vainqueur, la chose serait bien difficile. En revanche, il y a manifestement une grande perdante : la France.

Olivier Damien

Source : http://www.bvoltaire.fr

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