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Le blog politique de Thomas JOLY

Hommages du 19 septembre : ça sent les élections…

4 Septembre 2016, 10:53am

Publié par Thomas Joly

François Hollande, devenu, durant son quinquennat, grand spécialiste des commémorations, on le sait, ne perd pas une occasion de se montrer. La prochaine aura lieu dans les jardins de l’hôtel national des Invalides où, le 19 septembre, il rendra « hommage à toutes les victimes du terrorisme ».

Il paraît, selon Juliette Méadel, secrétaire d’État sur la question, interviewée sur France Info, que le prochain « discours du Président répond à un besoin de reconnaissance des victimes d’attentats terroristes, à un besoin de solidarité […], de soutien ». Il est permis de s’interroger. Que les victimes blessées, certaines lourdement handicapées ou celles ayant perdu des proches soient en droit d’attendre reconnaissance et hommage public ne se discute pas. Mais ne sont-elles pas confrontées, de surcroît, à d’insurmontables tracas administratifs, à des lenteurs telles que la plupart – et celles du carnage de Nice, en particulier – ne sont pas près de voir le versement de leurs indemnités ? Et les victimes infirmes ne subissent-elles pas d’innombrables et douloureux soucis face à la nécessité de réaménager leur maison ? Il devrait se rendre compte sur place, François Hollande. Il est vrai qu’aller prendre un caoua chez Lucette, c’est plus gai. Quoi qu’il en soit, accompagner, faciliter, accélérer ces démarches serait moins efficace qu’un énième long discours.

Ce sera un « hommage global », précise même Juliette Méadel. Un discours « de gros », quoi ! Pour occulter la responsabilité écrasante de l’État à ne pas avoir anticipé, évité les attentats. Parce que les victimes devraient lui dire merci, à François Hollande, quand il s’obstine à respecter l’État de droit, celui-là même qui, laissant en liberté les islamistes fichés « S », leur permet de tuer les gens à la terrasse des cafés ? Un État de droit que les responsables aux manettes refusent d’adapter à l’état de guerre ? Un « père de famille », comme le voit Najat Belkcacem, mais… qui ne protège pas « ses enfants » ! Respect !

« Papounet » va donc reprendre le chemin des Invalides. Son discours ? On le connaît par cœur : valeurs républicaines, lutte contre ceux qui veulent nous diviser, ne pas céder à la haine et bla-bla. Il est rodé, le Président. Un Président aguerri, aussi, qui passe entre 30 et 40 % de son temps avec des journalistes, confiait un ancien conseiller au journal suisse Le Temps. Un Président – mourant d’envie d’être réélu – qui manipulera peut-être bien, dans son discours du 19 septembre, les victimes et leurs familles comme il se vante de le faire avec les journalistes, lit-on dans Confessions privées, d’Antonin André et Karim Rissouli. Il leur donnera, les élections approchant, « le bon angle », aux victimes et associations, peut-être aussi « une information bidon » ? « Ça fonctionne » bien avec les journalistes, même avec « les bons »…

François Hollande ? Un être « sans affect », pour son ex, « pas d’affect, ce type est un galet » pour François Rebsamen, pourtant un ami de 20 ans, carrément un « sociopathe », pour le démissionnaire Emmanuel Macron. Alors, avec cette énième allocution qui ne changera rien au quotidien des familles dévastées et infantilisées, ne surjouerait-il pas, justement, le défaut d’émotions ? En tout cas, cela sent les élections…

Caroline Artus

Source : http://www.bvoltaire.fr

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