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Le blog politique de Thomas JOLY

À Poullaouën, un jeune boucher de 20 ans « tué » par le RSI

8 Septembre 2016, 06:16am

Publié par Thomas Joly

Parmi les nombreux sigles qui incarnent aides sociales et impôts, si celui du RSA offre à deux millions de Français un revenu sans avoir à travailler, le RSI, lui, ne fait pas que des heureux…

Imaginez que vous ayez 20 ans. Diplôme de boucher en poche, vous avez pu ouvrir une boucherie-charcuterie-traiteur dans un charmant petit village breton de 1.380 habitants, répondant au nom de Poullaouën. Vous avez trimé pendant deux ans, travaillant sans compter pour le plus grand plaisir des villageois, heureux d’avoir un commerce de proximité à leur disposition. Eh bien, non, en France, ce n’est pas si simple… Mathieu Dinasquet – puisqu’il s’agit de lui – vient, en effet, de mettre la clef sous la porte de son magasin, écrasé par les charges sociales d’un RSI implacable. Avant lui, deux autres commerçants de Poullaouën avaient dû cesser leur activité, également pour cause de RSI. Et ils sont des milliers de commerçants, d’auto-entrepreneurs, d’artisans à s’être retrouvés sans emploi, brisés dans leur élan de création par ce sigle barbare.

« C’est vraiment dommage, a déclaré le jeune boucher au Télégramme de Brest, qu’en travaillant autant, on ne puisse pas s’en sortir. Je suis tout seul pour tout gérer : la préparation, la découpe, la vente… J’ai voulu engager quelqu’un pour m’aider, mais les charges sont beaucoup trop lourdes… » Les charges sociales et fiscales ont, une fois de plus, tué l’entrepreneuriat.



Le RSI doit sa création à un certain Raffarin qui, en 2005, a voulu qu’un organisme de droit privé puisse assurer la protection sociale de tous ceux qui, travailleurs indépendants, ne cotisent pas à la Sécurité sociale. La mission du RSI était de simplifier leurs démarches administratives. Mais, dans la réalité, ce RSI a eu des effets très négatifs, à tel point qu’en 2011, il a fait l’objet d’un rapport accablant de la part de l’Inspection générale des affaires sociales : « Le RSI a conduit à une situation de crise grave et persistante depuis la mise en place de l’interlocuteur social unique », ajoutant qu’il a créé une « vague d’anomalies considérable et de multiples dysfonctionnements ».

En fait d’interlocuteur direct, nombreux sont les auto-entrepreneurs qui se plaignent de ne pouvoir parler à un responsable et de se heurter à un mur d’incompréhension. « Comme si cet organisme ne se sentait pas concerné par nos dépôts de bilan. Il faut payer en temps et en heure, et souvent beaucoup plus que le misérable salaire que nous nous versons », explique une jeune femme qui avait voulu créer sa propre entreprise et qui s’est vu écrasée dès la seconde année par des charges insupportables.

Sur le papier, le RSI semble proposer un outil merveilleux. Mais dans la réalité, non seulement c’est un organisme dénué d’humanité et de compréhension envers cette multitude de Français courageux qui se sont lancés sur le marché de l’auto-entrepreneuriat, mais c’est une faillite voulue et entretenue par les différents gouvernements qui se sont succédé depuis dix ans. D’après Les Échos, en 2015, 14.000 dossiers de remboursements pour des trop-perçus de cotisations étaient en attente de traitement, pour un montant de plus de 140 millions. Une somme considérable pour des mini-entreprises individuelles qui ne peuvent offrir que le SMIC à leur créateur.

La Cour des comptes, en 2012, notait que les dysfonctionnements du début n’avaient toujours pas été réglés, mettant en péril la vie de nombreuses entreprises et indépendants. Visiblement, la situation a continué à se dégrader. Le malheureux Mathieu Dinasquet, qui croyait réussir à s’en sortir — son chiffre d’affaires était très prometteur —, aura fait les frais de cet organisme qui n’enrichit que les caisses de l’État. Un défi pour nos candidats à la présidentielle ? Chiche…

Floris de Bonneville

Source : http://www.bvoltaire.fr

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C
Réunion publique et politique le 28 septembre 2016 à Surgères (Charente-Maritime) sur le RSI. Salle des Fêtes , Castel-Park, rue de Verdun à 20h00. Réservation: 06-25-30-47-68. Entrée gratuite. SAUVONSNOS ENTREPRISES.FR Avis à nos amis de Poitou-Charente.
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