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Le blog politique de Thomas JOLY

Entre Momo et Soulemane, l’Histoire de France au fond des supérettes

7 Août 2016, 10:50am

Publié par Thomas Joly

Dans la France d’aujourd’hui, il y a Momo et puis il y a Soulemane. Ils tiennent tous deux une supérette au coin de la rue, ouverte de 7 heures à 23 heures, mais ils ne font pas le même commerce.

On a tous un Momo et un Soulemane. Mon Momo à moi est un Parisien pur jus, dans un quartier où l’on vient d’ouvrir un bar à bagels, soit l’indice de la suprême branchitude depuis qu’on trouve partout des restos japonais. Leur Soulemane tient enseigne à Colombes, en banlieue parisienne. Il a repris, en avril 2015, l’ancien Franprix, qui s’appelle aujourd’hui Good Price. Momo, qui vend de tout, fait la joie du quartier parce qu’il a poussé les murs de sa boutique afin d’installer un rayon de bières venues du monde entier.

Soulemane est en procès avec la municipalité – Colombes Habitat Public, exactement. Le bailleur social, propriétaire des lieux, a bien spécifié sur le bail qu’il s’agissait d’une « alimentation générale », mais il s’avère que Soulemane est un généraliste à tendance très communautariste : il ne vend plus ni porc ni alcool, juste de la viande exclusivement halal, des loukoums et des tapis de prière. Constats d’huissier, tribunal… rien n’y fait. Soulemane Yalcin reste droit dans ses babouches : « Je fais du commerce, je regarde autour de moi et je cible ce qui peut s’y vendre. Le bail prévoit alimentation générale et activités connexes. Tout dépend de la façon dont on interprète les activités connexes. » Et puis Soulemane a des arguments de poids : « Tous les magasins qui vendent de l’alcool sont confrontés à des problèmes de sécurité », dit-il. Quant aux batailles de lardons, je vous laisse imaginer…

Bref, à quartier musulman commerce musulman, et tant pis pour les petits vieux qui habitent encore la cité et doivent faire des kilomètres pour manger du cochon. D’ailleurs, les soutiens de Soulemane ont encore des arguments dans la manche de la djellaba. « Si la précédente supérette a fermé, c’est parce qu’elle ne trouvait pas sa clientèle », confie l’un au Parisien, et puis « c’est un magasin communautaire. Mais comme l’Hyper Cacher l’est aussi. Qu’est-ce que ça peut faire ? » demande un autre.

Ça peut faire que la France change insidieusement, jour après jour, qu’elle se laisse grignoter miette à miette :

« Les enfants ont mangé halal pendant toute la classe de mer ?

– Oh, allez, c’est pas grave, on peut bien se priver de cochon, on n’en mourra pas…

– Ah bon, on a aussi interdit aux petites filles de se mettre en robe ? Au fond, ils ont raison, un pantalon c’est plus pratique.

– Ah oui ? Pas de maillot de bain non plus ? Et vous dites, un horaire pour les filles et un pour les garçons ? Notez, Madame Michu, c’est plus sage, ça évite les problèmes… »

C’est ainsi que le Speedwater Park, un centre aquatique situé aux Pennes-Mirabeau, dans les Bouches-du-Rhône, a accepté de vendre la journée du 10 septembre à l’association Smile13. Une entreprise louable pour offrir aux enfants les plaisirs des jeux d’eau. Sauf que… sauf que c’est une journée réservée aux femmes et aux jeunes garçons de moins de 10 ans, et que la baignade s’y fera « en burkini et jilbeb de bain. L’annonce porte d’ailleurs cette mention : « Je compte sur vous pour respecter la awra. Et donc ne pas venir en 2 pièces (parties doivent être cachées de la poitrine aux genoux). Le mien est un maillot une pièce avec paréo ou short-caleçon. »

Mais vous savez ce qu’on dit aux petites filles et à leurs mamans : si l’on vous cache, c’est pour votre bien ! Au rythme où vont les choses, je me demande si l’Éducation nationale n’imposera pas, bientôt, le voile à l’entrée en 6e

Marie Delarue

Source : http://www.bvoltaire.fr

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