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Le blog politique de Thomas JOLY

Les agriculteurs ne veulent pas l’aumône, mais une juste reconnaissance de leur labeur

29 Janvier 2016, 07:25am

Publié par Thomas Joly

À nouveau, ils bloquent les voies et occupent les places bretonnes.

Ras le bol d’être pris pour des imbéciles par des politiques aux paroles éphémères, qui ne trouvent comme seul remède à toute une filière en détresse qu’une énième rallonge à un plan de soutien de très court terme.

Quand enfin, parmi les costards-cravates aux pompes bien cirées, quelqu’un comprendra-t-il qu’ils ne réclament pas l’aumône ?  

Ce qu’ils veulent, ils ne cessent en vain de le dire : ils veulent une juste reconnaissance de leur labeur et un juste prix pour leur produit. « Les éleveurs français veulent pouvoir rivaliser à armes égales avec les autres producteurs européens », comme cela était écrit ce jeudi dans la presse locale. Rien de plus, rien de moins.

De paysans, ils sont devenus des chefs d’exploitation croulant sous les contraintes et la paperasse. En permanence, ils doivent s’adapter à de nouvelles règles. La moindre mise aux normes les endette pour des années. La réforme 2013 de la PAC (politique agricole commune) favorisant les importations étrangères est venue compliquer un équilibre déjà précaire.

Leurs charges n’ont cessé de croître, leurs marges de se réduire au point que la plupart ne peuvent plus en vivre. Ce drame montre une France démunie, livrée à elle-même, face à de cruelles distorsions de concurrence au sein de l’Union européenne, tant sociales et fiscales qu’environnementales.

En s’inclinant à Bruxelles, en cédant sans discernement aux lobbies, en vouant aux gémonies les partisans de la préférence nationale, en ouvrant grand les portes du pays, les partis de gouvernement qui se succèdent depuis trente ans aux manettes sont directement responsables du marasme français, percutant de plein fouet les agriculteurs.

Et nous, peuple-électeur, ne sommes-nous pas quelque peu fautifs ? Nous qui, paraît-il, aspirons au changement d’une classe politique inefficace mais continuons, dans l’isoloir, de plébisciter les mêmes. Jusqu’à quand ?

Ghislaine Bourland

Source : http://www.bvoltaire.fr

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