Jeux olympiques à Paris, mirage du vivre ensemble ? (par Eloïse Gloria)
Le bourrage de crâne est en marche : politiques et médias s’activent à nous faire gober que les Jeux olympiques seraient une occasion fabuleuse pour le pays et que, paraît-il, 61 % des Français y seraient favorables – ce dont on est en droit de douter. Même Anne Hidalgo, qui n’avait pas caché ses réticences dans un premier temps, a opéré une subite volte-face, à la grande satisfaction de sa rivale de l’opposition, NKM. Le Conseil de Paris a, ainsi, entériné la candidature de la ville pour les Jeux de 2024. Seuls les Verts et le Front de gauche, qui anticipent le gouffre financier à venir, ont marqué leur désaccord. Et, pour une fois, on ne saurait leur donner tort. Qui sait dans quel état économique sera, dans cinq ou dix ans, notre Hexagone déjà souffreteux ?
Comme nous l’avions déjà détaillé dans un récent article, les précédents pays organisateurs ont littéralement fait exploser leur budget initial, pour aboutir à des retombées financières discutables : la Grèce a déboursé 13 milliards d’euros pour construire des équipements qu’elle n’a plus les moyens d’entretenir, et 70.000 des emplois créés furent supprimés. Barcelone a mis quinze ans à amortir ses dépenses, et Montréal trente ans à éponger une dette d’un milliard. À Sotchi, où l’addition a atteint 37 milliards d’euros, les investisseurs russes ne sont pas rentrés dans leurs frais. Londres se gargarise d’avoir rentabilisé sa mise, mais oublie d’y inclure les trente milliards qu’a coûté la rénovation des transports.
Anne Hidalgo compte utiliser au maximum des infrastructures existantes et s’appuyer sur des aménagements déjà programmés, tel le Grand Paris Express qui reliera la capitale au Stade de France et à Roissy, pour réaliser des Jeux « low cost » évalués à six milliards d’euros. La moitié serait financée par le Comité international olympique, les ventes de billets et le reste par des investissements privés et publics. Difficile de croire une seconde que cette somme ne sera pas pulvérisée, d’autant que madame le maire y voit l’aubaine de moderniser la Seine-Saint-Denis et d’y ériger une ribambelle de logements, comme Londres le fit pour le quartier pauvre de Stratford. Chouette, alors, on va pouvoir en accueillir, du monde.
Mais l’édile va plus loin, cultivant la démagogie jusqu’à récupérer l’attentat de Charlie (le nouveau subterfuge socialiste pour faire vibrer l’électorat bobo) et à mettre l’accent sur cette mixité ethnique qui lui tient tant à cœur : « Notre candidature doit porter ce message universel du 11 janvier. Le sport doit être un facteur d’inclusion dans notre société cosmopolite. » La manœuvre est grossière, le concept des Jeux olympiques honteusement détourné au profit de la même idéologie caduque du vivre ensemble festif, de la diversité joviale, de l’intégration galvanisante, réminiscence black-blanc-beur du Mondial 98. La gauche espère, ainsi, se racheter une aura de pacotille et alimenter l’image factice d’une France qui gagne, alors qu’elle n’a fait qu’accentuer le chômage et fragiliser les entreprises.
PS comme UMP ont intérêt à conclure une union sacrée de circonstance pour prolonger le mirage d’une unité nationale labellisée Charlie et tenter, par là même, de casser la dynamique du Front national et la prise de conscience des Français de plus en plus rétifs à l’immigration et à la mondialisation. La grande aventure olympique incarnera, dès lors, le camp du bien ; elle sera aussi une vitrine de luxe pour réanimer une gauche en stade terminal d’impéritie.
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